Eglises d'Asie

Province de Leyte : une paroisse du diocèse de Maasin se réjouit du retour d’une statue dérobée

Publié le 23/09/2020




Le 22 septembre, Francis Ong, un collectionneur d’antiquités, a rendu une statue multiséculaire dérobée en 1988 au diocèse de Maasin (province de Leyte). La statue de l’Enfant Jésus aurait été sculptée en 1720 à l’image du « Santo Niño » de Cebu, offert à l’épouse du roi de Cebu par l’explorateur Fernand de Magellan. Le collectionneur catholique a contacté le diocèse après avoir vérifié l’origine de la statue. « Nous nous préparons au retour de la statue après plus de trente ans. C’est la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis le début de la pandémie », confie Mgr Precioso Cantillas, évêque de Maasin.

Une statue de 1720 de l’Enfant Jésus, dérobée en 1988 dans la paroisse de Malitbog, dans l’île de Leyte, a été retrouvée par un collectionneur catholique philippin.

Francis Ong, un collectionneur catholique d’antiquités a découvert une statue multiséculaire de l’Enfant Jésus (Santo Niño), qui avait été dérobée. Le 22 septembre, le collectionneur a rendu la statue aux paroissiens reconnaissants de l’église Santo Niño de Malitbog, dans le diocèse de Maasin (dans le sud de l’île de Leyte, dans la région des Visayas). Francis Ong a expliqué avoir découvert la statue via un ami qui l’avait appelé pour lui montrer un article qui en parlait. Selon le diocèse de Maasin, la statue a été volée en 1988 avec d’autres objets religieux. « Je pensais qu’elle avait appartenu à riche famille durant l’époque espagnole. Je n’aurais jamais pensé qu’elle avait été volée par une paroisse dans la région des Visayas », a confié Francis Ong dans une interview radio. La dévotion au « Santo Niño » est populaire dans l’île de Cebu, notamment depuis que l’explorateur portugais Fernand de Magellan a offert une statue de l’Enfant Jésus à l’épouse du roi de Cebu, Rajah Humabon. La statue portait une couronne d’or et un sceptre – symboles de la royauté, que les Philippins ont attribués à l’enfant comme roi de l’univers.

« C’est la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis le début de la pandémie »

La statue de Malitbog, quant à elle, aurait été façonnée par des artisans locaux en 1720, comme une réplique de la statue d’origine de Cebu. Francis Ong explique qu’après avoir reçu l’appel de son ami, il s’est mis à rechercher des publications sur les objets religieux volés dans les églises philippines. « J’ai trouvé un article avec des photos montrant une statue manquante, et j’ai réalisé que la statue que je venais d’acheter ressemblait étrangement à une statue du Saint Enfant, dérobée dans une paroisse des Visayas », ajoute-t-il. Le collectionneur précise qu’il a alors vérifié des marques de distinction afin de confirmer si la statue, qu’il venait d’acquérir en novembre 2019, correspondant à la statue volée. « Ce n’est jamais évident d’identifier des antiquités. Il faut avoir un œil avisé afin de la variété ou la qualité du bois d’une statue », poursuit Francis Ong. Avec l’aide d’autres collectionneurs, il a pu confirmer qu’il s’agissait bien de la statue dérobée dans le diocèse de Maasin.

« Avec l’aide de mes amis, j’ai pu vérifier que jusqu’à aujourd’hui, la paroisse de Leyte n’avait jamais retrouvé la statue dérobée. J’ai donc envoyé une photo de ma statue, et le diocèse a répondu qu’il s’agissait bien de la bonne statue. » Francis Ong explique qu’il va renvoyer la statue gratuitement à sa paroisse d’origine. « Je compte renvoyer la statue avec toute mon affection et ma dévotion envers l’Enfant Jésus. Je n’ai aucun regret ni remords, juste beaucoup de joie et de bonheur, parce que c’est une grâce de pouvoir retrouver un tel trésor spirituel et culturel. » Les fidèles de la paroisse de Malitbog se réjouissent de la nouvelle. « Nous nous préparons au retour de la statue, après plus de trente ans. C’est la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis le début de la pandémie », confie Mgr Precioso Cantillas, évêque de Maasin. Gregoria Vintano, une paroissienne, assure que pour beaucoup de fidèles de Malitbog, le retour de la statue est une « prière exaucée ». « Je me souviens encore que qu’à l’époque où la statue a été volée, nous priions toujours après la messe pour qu’elle soit retrouvée. Maintenant, le Santo Niño nous est rendu. Peut-être qu’il a pu toucher les vies de beaucoup de gens, durant son absence pendant plus de trente ans », confie Gregoria.

(Avec Ucanews, Manille)


CRÉDITS

Maasin Diocese