Eglises d'Asie

Quezon : un prêtre philippin célèbre une messe de l’aurore avec les enfants des rues de Manille

Publié le 18/12/2020




Le 16 décembre, le père Danny Pilario, un prêtre vincentien, a lancé les traditionnelles messes de l’aurore de l’avent, à l’approche de Noël. Aux Philippines, c’est une neuvaine de messes célébrées avant l’aube et appelées « Simbang Gabi ». Le premier jour de la neuvaine, le prêtre a voulu célébrer la messe avec les enfants des rues de Manille, à Quezon, en banlieue de la capitale : « Au début de Simbang Gabi, en pleine pandémie, et alors que les fêtes de Noël de cette année semblent plus austères, cela peut aider de voir la vie du point de vue des enfants des rues. Ils illustrent la vraie signification de l’incarnation de Dieu. »

Le père Danny Pilario durant une messe de l’aurore, célébrée le 16 décembre avec les enfants des rues de Quezon, à Manille.

Le père Danny Pilario, un prêtre vincentien, a lancé les traditionnelles messes de l’aurore de l’avent, à l’approche de Noël, en invitant les enfants des rues de Manille à prendre part aux célébrations. Le père Pilario explique qu’il a choisi de célébrer Simbang Gabi (le nom donné à ces neuf messes de l’aurore célébrées avant Noël par les catholiques philippins) avec les enfants des rues de Quezon, en banlieue de Manille, afin de voir le Christ au milieu d’eux. Ces messes sont célébrées tous les ans du 16 au 24 décembre en l’honneur de la Vierge Marie. Le point culminant de cette neuvaine de messes est la Misa de Gallo, une messe célébrée vers minuit la Veille de Noël. Les couvre-feu imposés contre les risques de contagion ont été adaptés dans plusieurs secteurs afin de permettre aux messe d’être célébrées comme d’habitude, en respectant les consignes sanitaires. « Au début de Simbang Gabi, en pleine pandémie, et alors que les fêtes de Noël de cette année semblent plus austères, plus sobres et plus simples, cela peut aider de voir la vie du point de vue des enfants des rues. Leurs vies difficiles illustrent la vraie signification de l’incarnation de Dieu », confie le père Pilario, qui ajoute que la majorité des enfants qui ont participé à la première messe de l’aurore, le 16 décembre, vivent dans des charrettes. Le prêtre, en célébrant cette messe avec les enfants des rues de Manille, a voulu répondre à l’appel du pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (Joie de l’Évangile).

« Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner »

« Lors de son voyage aux Philippines, en 2015, en répondant à un enfant des rues qui racontait son histoire au pape, ce dernier lui a dit que ‘certaines réalités, dans la vie, ne peuvent être vues qu’à travers des yeux lavés par les larmes’. Dans Evangelii Gaudium, il écrit : ‘Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner. En plus de participer au sensus fidei, par leurs propres souffrances ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangéliser par eux.’ » Le père Pilario explique qu’autrefois, les théologiens vincentiens avaient l’habitude de célébrer Noël avec les plus pauvres d’entre les pauvres. Entre 250 000 et 1 million d’enfants vivent dans les rues de Manille, selon les chiffres du gouvernement. Un rapport du département de la Sécurité sociale et du Développement souligne qu’ils sont exposés au travail forcé, à la prostitution infantile et aux grossesses précoces. Le père explique que le 16 décembre, beaucoup des enfants présents n’avaient pas l’habitude d’aller à l’église et ne savaient pas quoi faire durant la messe. « Ils ne connaissaient pas les rituels célébrés devant eux. Ils se contentaient d’imiter mes gestes et ils faisaient tout ce que je faisais. De temps en temps, ils touchaient le sacramentaire et le calice, en se demandant ce qu’étaient ces objets ; quand la cloche a sonné durant la consécration, ils sont restés silencieux et ils observaient l’hostie », raconte le prêtre.

(Avec Ucanews, Manille)


CRÉDITS

Father Danny Pilario