Eglises d'Asie – Inde
Odisha : la paroisse la plus affectée par les violences de Kandhamal célèbre la solennité du Christ Roi
Publié le 25/11/2020
Ce dimanche 22 novembre, les catholiques de Raikia, dans l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar (dans l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde), ont célébré la solennité du Christ Roi en présence de près de 300 fidèles. La célébration était présidée par le père Pradosh Chandra Nayak, curé de la paroisse de Notre-Dame de Charité, aux côtés de quatre autres prêtres et en présence de 14 Filles de la Charité du couvent Sainte-Catherine. « Le Christ est le roi de la paix, de la vérité et de la justice », a confié le père Nayak durant la célébration. « Dieu est avec les survivants de Kandhamal. Ni le coronavirus, ni les menaces humaines ne peuvent nous empêcher de garder la foi dans le Christ, le roi des rois », a-t-il souligné – la paroisse de Notre-Dame de la Charité de Raikia, dans le district de Kandhamal, a été vandalisée en 2004 et en 2008. « Malgré le chômage et la crise financière liés au Covid-19, les paroissiens de Notre-Dame de la Charité, la paroisse catholique la plus affectée par les violences antichrétiennes de 2008 à Kandhamal, ont contribué à hauteur d’environ 403 000 roupies [4 584 €] à l’occasion de la Journée missionnaire mondiale », a également expliqué le prêtre. Bien que la Journée mondiale de mission ait eu lieu le 18 octobre dernier, le conseil paroissial de Raikia a décidé d’organiser une collecte de fonds le jour de la solennité du Christ Roi, qui est aussi le jour de la fête paroissiale annuelle.
En raison des restrictions liées au Covid-19, la célébration du 22 novembre n’a pu accueillir que 300 paroissiens. L’an dernier, plusieurs milliers de chrétiens et d’hindous avaient participé à une procession aux chandelles à travers la ville à l’occasion de la fête du Christ Roi. « Dieu nous accompagne en ces temps de violences », confie Ranjit Nayak, catéchiste et survivant des massacres de 2008 à Kandhamal. « Il fera de même durant cette nouvelle pandémie. Nous avons appris à faire des sacrifices depuis sa mort sur une croix, qui est devenue son trône », ajoute-t-il. « Malgré les difficultés apportées par la pandémie, nous utiliserons cette opportunité de manifester notre générosité et notre charité », confie de son côté le père Bhanjakishre Nayak, un autre prêtre local, qui a lui aussi survécu au massacre de 2008 en Odisha. « Nous n’avons pas pu organiser la procession nocturne aux chandelles organisée tous les ans pour le Christ Roi », a également regretté Raghunath Panda, un commerçant hindou de Raikia qui participe au festival tous les ans. « Les chrétiens sont des gens qui aiment la paix », soutient-il.
(Avec Asianews, Raikia)
CRÉDITS
Asianews