Eglises d'Asie

Retour du festival Panagbenga ou « fête des fleurs » en l’honneur de la Vierge

Publié le 04/02/2023




Le 1er février dans la ville de Baguio, connue comme la capitale d’été des Philippines ou la « cité des pins » dans la province de Banguet, dans l’île de Luçon (dans le nord du pays), les habitants de la région ont pu à nouveau célébrer le festival Panagbenga ou « festival des fleurs » après trois ans de pandémie. À cette occasion, Mgr Victor Bendico, évêque de Baguio, a appelé les participants à honorer la Vierge Marie en souvenir de son intercession pour le peuple face à la pandémie et ses conséquences dans la région.

Le 1er février lors de la procession d’ouverture du festival annuel Panagbenga, à Baguio.

Le 1er février, de nombreux catholiques philippins en costume traditionnel ont célébré le festival des fleurs qui a lieu tous les ans parmi les collines imposantes de la ville de Baguio, connue comme la capitale d’été des Philippines ou la « cité des pins » dans la province de Banguet (sur l’île de Luçon, dans le nord de l’archipel).

À l’occasion du festival Panagbenga, qui signifie le « temps de floraison » dans la langue kankanaey (de l’ethnie autochtone du nord des Philippines), la communauté catholique locale remercie la Vierge Marie pour les récoltes de l’année passée avec des spectacles culturels qui présentent l’histoire de la région montagneuse de Banguet.

Cette fois, la fête était plus enthousiaste que jamais après trois ans d’interruption à cause de la pandémie. « Nous voulons honorer Marie parce que nous croyons qu’elle a écouté nos prières et intercédé pour notre peuple, en particulier quand nos fermiers avaient du mal à vendre leurs récoltes à cause des restrictions sanitaires », confie une fidèle de Baguio.

L’administration civile a participé à l’organisation du festival, qui prendra fin le 5 mars. Le festival Panagbenga a été lancé en 1995 après un séisme qui a dévasté l’île de Luçon, la plus peuplée des Philippines, en 1990.

Cette semaine, des représentants d’autres confessions religieuses ainsi que le maire de Baguio, Benjamin Magalong, et le parlementaire Mark Go, ont également participé à une prière œcuménique au parc de Panagbenga. Le gouvernement de la ville compte sur le festival, qui célèbre aussi les fleurs de Baguio, pour relancer l’économie locale.

50 chars de parade décorés en l’honneur de la Vierge

Mgr Victor Bendico, évêque de Baguio, a rappelé aux participants le rôle de la Vierge Marie durant la pandémie. « Je veux exprimer ma solidarité envers tous les participants et donner ma bénédiction. Marie a toujours eu une place spéciale dans nos cœurs », a souligné l’évêque. Les fidèles ont notamment décoré 50 chars avec des fleurs afin d’honorer la Vierge lors de la parade d’ouverture, en présence de plusieurs centaines de personnes. Des catholiques ont accompagné chaque char en récitant le chapelet et en jetant des fleurs dans les rues afin de marquer la saison de la floraison à Baguio.

Un char a ainsi été décoré avec des tulipes et des roses afin de représenter Notre-Dame de Lourdes, dont la fête aura lieu le 11 février. Au cœur de la pandémie en 2020, une statue de Notre-Dame de Lourdes avait également parcouru la ville pour la guérison des malades, explique Pia Halaen, une résidente catholique.

« Nous étions en train de prier le chapelet quand la parade s’est arrêtée devant l’entrée de la cathédrale. C’était un beau moment, et l’air était rempli de l’odeur des fleurs », confie aussi le père Ronald Vistan, basé à Baguio, à propos de la parade du 1er février.

Des fermiers de la région ont attribué à la Vierge le succès des ventes de leurs récoltes malgré les conséquences de la pandémie. En août 2020, plusieurs tonnes de légumes ont été gâchées par manque d’acheteurs, en particulier à Manille, la capitale, alors que les restaurants étaient fermés. Les fermiers avaient choisi de ne pas récolter pour économiser sur la main-d’œuvre et autres coûts.

« C’était dur parce que nous étions forcés de laisser nos produits pourrir. Le marché était fermé et si nous avions récolté, cela aurait été coûteux pour nous », explique un agriculteur de Bagio, Louie Magansa. Toutefois, des fondations catholiques ont contribué en achetant leurs légumes en masse pour les vendre dans les grandes villes. « L’organisation jésuite Tanging Yaman a acheté nos récoltes pour les vendre, donc nous avons eu de quoi planter davantage », ajoute Louie.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews