Eglises d'Asie

Séoul : la Corée du Sud se montre ferme pour la protection des handicapés

Publié le 07/09/2022




Selon un communiqué publié le 2 septembre, la Commission nationale sud-coréenne pour les droits de l’homme a demandé la fermeture d’un établissement accueillant des personnes handicapées à Séoul, accusé de divers abus et de violations de plusieurs clauses prévues par la loi nationale pour la protection des droits des handicapés. Selon une enquête nationale réalisée en 2016 sur le handicap, la Corée du Sud compte près de 2,6 millions de personnes handicapées, dont la moitié souffrant de handicaps physiques.

Le 2 septembre, la Commission sud-coréenne pour les droits de l’homme a ordonné la fermeture d’un établissement accusé de graves violations contre les droits des handicapés.

Le 2 septembre dans un communiqué de presse, la Commission nationale sud-coréenne pour les droits de l’homme a recommandé la fermeture d’un établissement destiné aux personnes handicapées, après avoir accusé l’administration de ce dernier de graves violations des droits de l’homme. Le directeur et le cuisiner de l’institut en question, qui serait dirigé par une organisation chrétienne, ont été accusés d’abus, d’enfermement et de violations de plusieurs clauses de lois prévues pour protéger les personnes handicapées, selon le message de la commission coréenne.

Sans mentionner le nom de l’établissement, la commission a expliqué avoir mené l’enquête après avoir reçu une plainte de la part d’un employé, jusqu’à constater que les personnes hébergées subissaient divers abus, notamment en étant attachés à la cuvette des toilettes parce qu’ils étaient incapables d’uriner. Selon la commission nationale, les responsables forçaient aussi les personnes accueillies à nettoyer les toilettes et les réserves alimentaires, et ils devaient également cuisiner.

Ils étaient aussi forcés de participer aux temps de prières réguliers et de verser des dons de leur propre poche. La Commission estime que les abus ont eu lieu sur plusieurs années. Les violations étant de nature criminelle, les accusées risquent d’être poursuivis, a indiqué le communiqué en ajoutant que le bureau du Procureur général serait sollicité. La commission a également appelé le maire de la ville de Séoul à mettre en place « un plan de désinstitutionalisation et de relogement » pour les usagers du centre. Selon des médias locaux, le responsable de l’établissement serait un pasteur d’une église située à proximité.

2,6 millions de personnes handicapées en Corée du Sud en 2016

Selon le centre accusé, la participation aux offices était volontaire et les offrandes faites durant les temps de prière étaient faites certes de leur poche mais sans contrainte. Les responsables ont également précisé que la participation aux tâches manuelles de la part des personnes hébergées « était une mesure inévitable » afin d’assurer la propreté des toilettes et de l’établissement, en raison d’un manque de personnel. Selon eux, les impliquer dans de telles tâches est également utile pour apprendre à devenir autonome.

Toutefois, un responsable de la Commission a répondu que de telles explications ne suffisent pas en considérant que les résidants ont été « forcés d’entrer dans les toilettes pour y rester assis durant un certain temps, durant des années ». La Corée du Sud a voté plusieurs lois afin de protéger les droits des citoyens handicapés. La Loi pour la protection des personnes handicapées reconnaît les droits des handicapés et notamment leur dignité humaine et leur traitement équitable. Elle interdit toute forme de discrimination et stipule que la responsabilité de l’État et de la société censés leur garantir des opportunités adéquates en termes d’activités politiques, économiques, sociales et culturelles. Selon une Enquête nationale sur le handicap réalisée en 2016, la Corée du Sud compte près de 2,6 millions de personnes handicapées (pour 51,78 millions d’habitants), dont la moitié souffrent de handicaps physiques.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Youtube / Ucanews