Séoul : l’Église coréenne lance une campagne pro-vie contre le déclin démographique

Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju, le 26 juin dernier lors d’une messe de clôture de l’année « Famille Amoris Laetitia ».

L’archidiocèse de Séoul a lancé une nouvelle campagne pro-vie, notamment afin de soutenir les femmes enceintes sud-coréennes et de lutter contre l’avortement alors que le pays fait face à une crise démographique liée à un taux de natalité particulièrement bas. La campagne implique plusieurs groupes de soutien qui s’opposent à l’avortement et qui défendent la protection des enfants à naître, selon une information publiée le 10 octobre par CPBC (Catholic Peace Broadcasting Corporation).

Parmi les activités soutenues par la campagne de l’Église locale, on compte celles du groupe prénatal de la paroisse de Cheongdam-dong, qui a organisé une messe spéciale pour les couples et les femmes enceintes. Par ailleurs, le groupe a organisé des sessions de partage, des ateliers et des conférences qui ont rassemblé des catholiques de plusieurs paroisses de la région. Jeong Ji-won, un volontaire du groupe, explique que leur campagne, qui fonctionne notamment par bouche-à-oreille, a permis d’attirer l’attention des fidèles sur les activités pro-vie de l’archidiocèse de Séoul.

« Comme les gens se passent le mot en disant que le programme du groupe de Cheongdam-dong est très bon, de nombreux fidèles de différentes paroisses de la région sont venus », confie Jeong Ji-won. Les volontaires du groupe travaillent aux côtés de la Commission pour la vie de l’archidiocèse de Séoul, qui apporte ses conseils. La Commission est notamment chargée de soutenir les femmes enceintes et les futurs parrains-marraines, afin de les aider à se préparer pour le baptême de l’enfant à naître.

Soutien de l’Église locale aux parents célibataires

En 2020, l’archidiocèse de Séoul a aussi fondé la Commission du Fonds pour les parents célibataires, afin de soutenir les parents isolés non mariés qui sont en difficulté financière. Le père Dong-Ik Lee, président de la Commission, explique que les prêtres les plus proches leur rendent visite afin de les soutenir et de les accompagner durant leur grossesse et après la naissance de l’enfant.

« Quand il y a un problème, les prêtres de l’église la plus proche vont les voir. Il y a une commission pour la vie dans notre paroisse, donc si vous nous demandez de venir pour partager vos difficultés avec nous, nous travaillons ensemble autant que possible pour tenter de résoudre le problème », précise-t-il. La Commission paroissiale distribue près de 500 000 wons (357 euros) par mois à environ 40 parents célibataires dans le cadre de ses aides financières, ajoute le prêtre.

Lancement de la campagne « 40 jours de prière pour la vie »

Le 28 septembre, la cathédrale de Myeongdong, à Séoul, a lancé la campagne « 40 jours de prière pour la vie », un mouvement organisé deux fois par an à travers le monde. Le père Jung-Woo Park, secrétaire général de la Commission pour la vie de l’archidiocèse de Séoul, explique que cette campagne a contribué à changer l’état d’esprit de beaucoup de Sud-Coréens sur l’avortement. « Parfois, on a l’impression que la prière est sans effet, mais il y a un pouvoir qui agit et que la prière ne montre pas d’emblée. Beaucoup de gens ont changé d’opinion après avoir suivi ces 40 jours de prière », assure le prêtre coréen.

Début mai 2022, une messe spéciale a aussi été organisée pour les volontaires apportant une aide psychologique et physique aux parents célibataires. À cette occasion, Mgr Pierre Chung Soon-taek, président de la Commission pour la vie, a salué le rôle et l’engagement précieux des volontaires.

Crise démographique en Asie de l’Est

Le gouvernement sud-coréen apporte également une aide aux femmes enceintes via différents programmes comme des aides aux déplacements et à la santé. Depuis juillet dernier, la ville de Séoul a ainsi couvert les frais de transport à hauteur de 700 000 wons (500 euros) par personne à toutes les femmes enceintes vivant dans la région.

Le pays subit un déclin démographique alarmant, avec un faible taux de natalité et une population vieillissante. Selon le Service coréen d’information statistique (Kostat), en 2022, la population sud-coréenne âgée de 65 ans et plus représente 17,5 % de la population, soit 9 millions d’habitants (sur un total de 51,6 millions d’habitants). Ce chiffre pourrait atteindre 25,5 % d’ici 2030, ce qui en ferait une société « super-âgée » à l’image du Japon.

Malgré les promesses d’aides financières du gouvernement afin d’inciter les gens à avoir plus d’enfants, les tentatives semblent n’avoir que peu d’effets. Les chiffres officiels publiés par Kostat montrent qu’au 1^er novembre 2021, la population sud-coréenne a diminué de 0,2 % par rapport à 2020, soit 91 000 personnes en moins.

(Avec Ucanews)