Eglises d'Asie

Séoul : les chrétiens sud-coréens invités à participer à la campagne 40 Days for Life

Publié le 17/09/2021




Plusieurs groupes pro-vie sud-coréens, dont le Comité pour la Vie de l’archidiocèse de Séoul, l’Association médicale Pro-Vie et l’ONG Beautiful Picket, participent à la campagne internationale 40 Days for Life du 22 septembre au 31 octobre. Les fidèles ont notamment été invités à se rendre à Yeontral Park, dans la capitale. « Même si nous ne pouvons pas légalement l’empêcher, nous pouvons transformer la situation actuelle en priant avec sincérité et confiance dans le Seigneur », estime le père Park Jung-woo, secrétaire du Comité pour la Vie de l’archidiocèse de Séoul.

L’Église catholique en Corée du Sud s’associe à la campagne internationale 40 Days for Life du 22 septembre au 31 octobre.

Du 22 septembre au 31 octobre, plusieurs groupes chrétiens pro-vie basés en Corée du Sud ont invité les fidèles du pays à se joindre à une campagne internationale de 40 jours de Prière pour la Vie, dans le but de lutter contre l’avortement en Corée du Sud par la prière, le jeûne et un travail de sensibilisation, ainsi que par des temps de manifestation silencieuse devant des institutions concernées par l’IVG. Selon le Catholic Times of Korea, les organisateurs sud-coréens ont notamment invité à se rendre à Yeontral Park (ou Gyeongui Line Forest Road, un sentier en boucle de 2.3 kilomètres, situé près de Yongsan-gu à Séoul). Une prière spéciale pour la fin de l’avortement a été écrite et distribuée pour l’occasion, et des groupes et des particuliers ont été invités à prier particulièrement pour cette intention durant cette campagne, pour la protection des fœtus et des enfants à naître.

En raison des restrictions sanitaires en vigueur dans le pays, les participants ont été appelés à venir par petits groupes, en respectant les mesures et les distanciations. La campagne « 40 Days for Life » (40 Jours pour la Vie), lancée en 2004 par un groupe chrétien texan aux États-Unis, est devenue une campagne internationale particulièrement active à l’automne et au printemps. Le groupe souhaitait à l’origine mettre fin à « l’injustice de l’avortement ». Selon le groupe, la campagne a attiré jusqu’à près d’un million de volontaires dans plus d’un millier de villes dans 63 pays. Grâce à cette campagne, toujours selon le groupe, près de 19 198 vies ont été sauvées de l’avortement, 221 personnes ont cessé leurs activités liées à l’IVG et 112 établissements ont fermé leurs portes.

« Nous pouvons changer les choses en priant avec confiance et sincérité »

En juin, plusieurs groupes chrétiens pro-vie en Corée du Sud – le Comité pour la Vie de l’archidiocèse de Séoul, l’Association médicale Pro-Vie et l’ONG Beautiful Picket – ont exprimé leur solidarité avec la campagne internationale en annonçant y participer en Corée du Sud. Selon le père Park Jung-woo, secrétaire du Comité pour la Vie de l’archidiocèse de Séoul, même si l’Église ne peut pas mettre fin à l’avortement sur le plan légal, elle peut malgré tout fournir des efforts pour apporter du changement par la prière. « Même si nous ne pouvons pas légalement l’empêcher, nous croyons que nous pouvons transformer la situation actuelle en priant avec sincérité et confiance dans le Seigneur. C’est aussi important de prier et de jeûner pour la même intention », confie le père Prak. Selon le groupe 40 Jours pour la Vie, l’avortement est une cause majeure de décès dans le monde, avec un nombre d’avortements estimé à près de 40 millions par an.

L’Église a longtemps fait campagne pour la protection de la vie et contre l’avortement, selon la position de l’Église catholique sur le « caractère sacré de la vie » qui enseigne que la vie humaine doit être protégée « dès les premiers instants de la conception ». En 2018, les évêques coréens ont lancé une pétition anti-avortement qui a été signée près d’un million de fois. L’an dernier, les évêques ont rencontré le président Moon Jae-in, lui-même catholique, à qui ils ont remis une lettre afin de partager leurs inquiétudes à propos d’une décision de la Cour Constitutionnelle sud-coréenne en 2019 considérant la pénalisation de l’avortement comme illégale – ouvrant la voie à une légalisation dans le pays. La loi de 1953 réprimait les interruptions volontaires de grossesse. Officiellement, une femme pouvait être passible d’une peine jusqu’à an de prison et d’une amende jusqu’à 2 millions de wons (1 449 euros) pour un avortement, tandis qu’un soignant coupable de la procédure pouvait être condamné jusqu’à deux ans de prison.

Durant des années, des groupes de défense des droits de l’homme et des groupes féministes ont affirmé que la loi de 1953 allait à l’encontre des droits des femmes à disposer de leur propre corps, et que l’interdiction de l’avortement constituait une discrimination à l’égard des femmes dans le pays. En 2018, une enquête d’opinion a constaté que près de 58 % de Sud-Coréens étaient pour la suppression de l’interdiction, selon la BBC. En janvier 2021, le Parlement sud-coréen a voté de nouvelles mesures législatives, afin de déclarer la pénalisation de l’avortement comme anticonstitutionnelle et d’abroger les lois précédentes. Le président du Comité pour la Vie de la Conférence épiscopale coréenne, Mgr Linus Seong-hyo Lee, a exprimé sa déception concernant la légalisation de l’IVG. Mgr Lee a confirmé que la lutte pour la protection de la vie continuerait et que l’Église maintient que « la vie des fœtus doit être respectée et protégée selon la dignité de l’homme ».

(Avec Ucanews


CRÉDITS

Catholic Times of Korea / Ucanews