Eglises d'Asie

Séoul : les Sud-Coréens célèbrent la Journée annuelle de prière pour la réconciliation nationale

Publié le 30/06/2022




Ce samedi 25 juin dans la cathédrale de Myeongdong, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a célébré une messe spéciale aux côtés de Mgr Thomas Aquinas Choi Chang Hoa, ancien président du Comité national pour la réconciliation, et de plusieurs centaines de fidèles, afin de marquer le 72e anniversaire du début de la Guerre de Corée (1950-1953). Depuis 1965, le 25 juin est également célébré par la Conférence épiscopale coréenne comme la Journée annuelle de prière pour la réconciliation nationale et l’unification de la péninsule.

Le 25 juin dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul) lors d’une messe spéciale à l’occasion de la Journée annuelle de prière pour la réconciliation nationale et l’unification.

Le 25 juin à l’occasion du 72e anniversaire du début de la Guerre de Corée (1950-1953), Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a à nouveau appelé les gouvernements de Pyongyang et de Séoul à rechercher la réconciliation. Dans toute la Corée du Sud, des catholiques se sont rassemblés pour prier pour la paix de la péninsule coréenne. « Le Nord et le Sud doivent trouver des alternatives pour la paix dans la péninsule et en Asie du Sud-Est, car le renforcement des capacités militaires ne sera jamais une véritable option. Unissons nos cœurs pour atteindre l’amour, la miséricorde et la vraie paix que le Christ nous a montrés sur la Croix », a confié l’archevêque, qui est également administrateur apostolique de Pyongyang en Corée du Nord.

Selon l’archidiocèse de Séoul, Mgr Chung a célébré une messe spéciale dans la cathédrale de Myeongdong (Séoul) afin de marquer cette commémoration. « Prions ensemble pour qu’un jour, l’humanité et la péninsule coréenne trouvent enfin la paix, par l’intercession de Notre Dame qui a été conçue sans péché », a-t-il ajouté dans son homélie. L’Association catholique coréenne, l’organisation officielle qui dépend du régime nord-coréen, affirme que le pays compte environ 3 000 catholiques ; ils seraient plutôt autour de 800 selon des observateurs indépendants.

Pour Mgr Chung, l’Église doit intensifier ses efforts pour la paix et l’harmonie dans un monde en proie aux hostilités et aux violences. « Alors que les émeutes, les guerres, les violences et les divisions se renforcent constamment à travers le monde, l’Église ne peut oublier ou abandonner sa mission de paix et d’unité sur cette planète. Nous, l’Église catholique en Corée, devons prier de tout notre cœur pour la réconciliation et l’unité entre les deux Corées, ainsi que pour la fin de la guerre tragique en Ukraine », a-t-il poursuivi.

« L’Église ne peut abandonner sa mission de paix et d’unité »

Plusieurs centaines de catholiques de Séoul ont participé à la messe en présence de nombreux prêtres et religieuses. La messe était également concélébrée par Mgr Thomas Aquinas Choi Chang Hoa, ancien président du Comité national pour la réconciliation. Le premier cardinal coréen, Mgr Stephen Kim Sou-hwan, a fondé le comité en 1995 dans le but de défendre la paix et la réconciliation dans la péninsule.

La Conférence épiscopale coréenne (CBCK) en a fait l’une de ses principales priorités. En 1965, la CBCK a également établi le 25 juin comme la Journée annuelle de prière pour la réconciliation nationale et l’unification. Par ailleurs, au cours des 27 dernières années, depuis la fondation du Comité national pour la réconciliation, tous les jeudis à 19 heures, la cathédrale de Myeongdong célèbre une messe spéciale pour l’unité et la réconciliation.

Outre l’archidiocèse de Séoul, d’autres diocèses comme Gwangju, Daegu, Incheon et d’autres ont également célébré la messe et organisé des temps de prière pour la paix et l’unification à l’occasion du 25 juin. Au fil des années, de nombreuses paroisses ont organisé des messes, des neuvaines, des rassemblements, des programmes de sensibilisation ou encore des initiatives humanitaires durant des périodes de sécheresse, de famine et autres catastrophes en Corée du Nord. Des ONG et organisations catholiques sud-coréennes aident aussi les transfuges nord-coréens à s’installer au Sud et à construire une nouvelle vie. Les évêques sud-coréens ont toujours insisté pour trouver des solutions pacifiques aux problèmes qui divisent les deux pays.

L’Église locale a également été en première ligne pour les envois d’aides humanitaires au Nord. Lors d’une rencontre récente entre le ministre de l’Unification sud-coréen, Kwon Young-se, et Mgr Hyginus Kim Hee-jong, archevêque de Gwangju, ce dernier a souligné la nécessité d’augmenter les aides alors que le Nord souffre de la sécheresse et du Covid-19.

La Guerre de Corée a pris fin avec un armistice signé le 27 juillet 1953, créant la zone démilitarisée (DMZ) et permettant le retour des prisonniers. Toutefois, aucun traité de paix n’a été signé. Depuis 2018, trois sommets intercoréens et deux sommets entre la Corée du Nord et les États-Unis ont été organisés, ainsi qu’une rencontre entre l’ancien président sud-coréen Moon Jae-in, Donald Trump et Kim Jong-un. Malgré ces initiatives qui ont donné un nouvel élan aux perspectives de paix dans la région, les tensions ont à nouveau augmenté ces dernières semaines.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Seoul Archdiocese / Ucanews