Eglises d'Asie – Corée du sud
Suwon : le témoignage d’une organiste sud-coréenne atteinte d’hydrocéphalie
Publié le 22/02/2022
Depuis qu’elle a été atteinte d’hydrocéphalie dans son enfance, Jae-soon Lee vit avec une canule dans le cerveau. Cette Sud-Coréenne de Suwon (la capitale de la province de Gyeonggi, à 30 km au sud de Séoul), âgée de 55 ans, est devenue paralysée en 2004 à la suite d’une seconde opération. Depuis, elle se déplace en fauteuil roulant. Mais depuis trente ans, tous les dimanches matin, elle ne manque jamais son service d’organiste pour accompagner la messe à la cathédrale, car elle explique que « Dieu m’a donné un talent et je dois le lui rendre au centuple ».
Ce récit poignant, qui montre que même un handicap peut devenir un témoignage de foi, a été publié cette semaine par le journal Catholic Times of Korea. Depuis 1990, malgré les grandes difficultés causées par sa condition physique, Jae-soon Lee sert l’Église locale en animant la liturgie grâce à ses dons musicaux. Aujourd’hui, grâce à un long et difficile processus de rééducation, elle peut sortir de son fauteuil roulant pour se déplacer de quelques petits pas, à l’aide d’une canne.
En raison de son état, elle souffre de pertes de mémoire à court terme, ce qui fait qu’elle ne parvient pas à se souvenir de beaucoup d’événements de sa vie quotidienne. Ainsi, elle oublie souvent ce qu’elle a fait la veille ou qui elle a rencontré, donc elle prend des notes sur tout afin de préserver sa mémoire.
« J’ai découvert la volonté de Dieu dans ma vie, en tant que personne handicapée »
Il y a au moins une chose qu’elle n’oublie pas : les hymnes liturgiques, qu’elle connaît par cœur. « J’ai toujours aimé chanter, et je rencontre le Seigneur à travers le chant et la musique », confie-t-elle. Tous les dimanches matin à 8 heures, et tous les vendredis à 10 heures, elle vient à l’église pour accompagner les chants. Qu’il pleuve ou qu’il neige, elle est toujours prête à sortir avec son fauteuil roulant. Selon le Catholic Times of Korea, elle insiste pour dire qu’elle ne s’est « même pas arrêtée quand l’usage de l’ascenseur a été interdit à cause du Covid-19 ».
Elle s’est contentée de monter les marches lentement avec sa canne. Elle explique que le fait d’accompagner les chants avec l’orgue est un grand don qu’elle a reçu de Dieu et que c’est sa raison de vivre. « Si j’avais été en bonne santé comme les autres, je n’aurais sans doute jamais pensé à faire ce travail volontaire. Au début, je me plaignais beaucoup de ma condition, mais peu à peu, j’ai découvert la volonté de Dieu dans ma vie, en tant que personne handicapée. »
Avant de se mettre à jouer, Jae-soon Lee prie toujours pour que sa musique plaise à Dieu et aux personnes présentes dans l’assemblée. « Même si c’est dur pour moi, quand les gens me disent que ‘l’accompagnement des chants était très bien’, je suis reconnaissante pour ce talent que Dieu m’a donné pour que je le partage. C’est grâce à sa force que je continue. » Aujourd’hui, elle espère que « la pandémie prendra fin bientôt », pour que « nous puissions enlever les masques et chanter de vive voix ».
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews