Eglises d'Asie

Suwon-si : des religieuses sud-coréennes engagées auprès des plus démunis au centre Hanulmaru

Publié le 07/01/2021




Depuis 2010, le centre Hanulmaru de Suwon-si, près de Séoul dans la province de Gyeonggi, accueille les dons et distribue les repas aux plus démunis de la région. Le projet, dirigé par les religieuses de la congrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, est plus actif que jamais durant la pandémie. Malgré les conditions sanitaires qui ont entraîné une diminution du nombre de donateurs et de volontaires, la demande est passée de 100 à 400 bénéficiaires. À l’entrée du centre, une devise de saint Vincent de Paul accueille les visiteurs : « Il faut se dépouiller de soi pour se remplir de Dieu. »

Dans la cuisine du centre Hanulmaru (à Suwon-si), sœur Ahn Hyun-jung et Kim Yoon-ja, une volontaire, préparent une distribution alimentaire.

À l’entrée du centre caritatif vincentien Hanulmaru de Suwon-si, près de Séoul dans la province de Gyeonggi, une devise de saint Vincent de Paul accueille les visiteurs : « Il faut se dépouiller de soi pour se remplir de Dieu. » Les mots du saint fondateur et patron des œuvres charitables, souvent surnommé « le père des pauvres », représentent et inspirent la mission caritative locale auprès des pauvres entreprise depuis dix ans par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Le centre de Suwon-si, d’une hauteur de deux étages, est un lieu de compassion qui offre de la nourriture, des vêtements, des chaussures et autres biens essentiels aux familles démunies qui ne touchent pas les aides et programmes sociaux officiels. Une fois par semaine, les religieuses offrent une aide alimentaire, dont des œufs, de l’huile de cuisson et de la pâte de piment rouge, aux plus démunis et aux plus marginalisés de la société sud-coréenne – qui deviennent plus nombreux avec les conséquences de la pandémie et la saison hivernale.

Le nombre de bénéficiaires est passé de 100 à 400

La plupart de ceux qui viennent au centre n’ont pas de revenus ni de quoi s’alimenter. Le rez-de-chaussée sert à stocker les produits comme le riz, la farine, l’huile, la nourriture en conserve et les ramens. Certains produits sont amenés par la congrégation, mais la plupart sont des dons envoyés par des bienfaiteurs généreux. Le premier étage comporte une cuisine pour la préparation des repas cuisinés. Le jour de la distribution alimentaire, sœur Ahn Hyun-jung (sœur Barbara), qui s’occupe de la cuisine, commence son travail aux côtés des volontaires dès 8 heures du matin, afin de servir les pauvres qui affluent au centre. Ils préparent du dongchimi (un porridge à base de haricots rouges) dans deux chaudrons, après avoir préparé les haricots rouges la veille. Du riz est également préparé et ajouté aux plats, distribués avec un morceau de chocolat. Le nombre de bénéficiaires hebdomadaire est passé de 100 à 400 durant la pandémie. L’enregistrement se fait via un entretien, après une recommandation d’un centre local, d’une paroisse ou autres.

Une fois qu’une personne devient membre, elle peut continuer de venir au centre sans limitation de durée. Une fois les repas préparés et emballés, une équipe de volontaires, dirigés par sœur Cha Hwa-ok (Yuliedda), commence la livraison des repas dans les foyers bénéficiaires. Kim Gwang-seon, âgé de 69 ans, compare le centre à une église. « C’est comme une église qui accueille les gens des classes défavorisées. Je partagerai ce que j’ai reçu avec mes voisins », assure-t-il. Le centre Hanulmaru a été fondé en 2010, mais l’inspiration du projet remonte à 2004. Les religieuses, qui visitaient alors les plus pauvres afin de servir leurs besoins spirituels et matériels, ont en effet constaté à quel point ils avaient besoin d’une aide caritative, à la manière de ce que faisait saint Vincent de Paul. Elles ont alors mis en place des activités plus régulières et efficaces, avec notamment une équipe de visite à domicile et une responsable dédiée. Elles ont acheté et adapté le bâtiment actuel et l’ont appelé Hanulmaru. Trois religieuses sont responsables des activités du centre, avec notamment la réception des dons et le stockage des produits, ainsi que la cuisson et la distribution des repas et autres biens de première nécessité.

Les volontaires surchargés face à la crise

Sœur Go Jun-ok (Matthieu) travaille au centre depuis 2016, et elle confie sa fierté de servir les pauvres et ceux qui ont faim. « C’est un lieu qui permet de venir en aide à ceux qui sont les plus démunis, en partageant la nourriture équitablement pour que tout le monde puisse manger à sa faim. C’est un lieu où vous pouvez vous sentir fier de votre travail », souligne-t-elle. Dès le début, le centre a reçu de nombreux soutiens. Il compte aujourd’hui une trentaine de bénévoles divisés en trois groupes, pour la réception des dons, la préparation des repas et les distributions. Certains volontaires plus âgés sont également investis au centre, comme Kim Yoon-ja (Christine), 80 ans, qui travaille dans la cuisine depuis le début. Choi Boo-young (Clara), qui participe aux visites aux familles, a 79 ans. De nombreuses personnes ne pouvant pas se joindre aux volontaires envoient de l’argent ou des dons alimentaires tous les mois au centre – dont du riz, du pain et des légumes, entre autres. Le Covid-19 a affecté le travail du centre, et le nombre de volontaires et de donateurs a diminué, alors que la demande a augmenté. La petite équipe de volontaires est donc plus surchargée que jamais. En raison des restrictions sanitaires, les contacts entre les volontaires et les membres sont limités. Mais les religieuses sont déterminées à poursuivre leur service malgré les difficultés. « J’espère qu’avec l’inspiration de saint Vincent, le fondateur de notre congrégation, ce sera toujours un lieu où les pauvres et les personnes dans le besoin pourront venir et trouver de l’aide », confie sœur Cha Hwa-ok. « Hanulmaru est un lieu où la grâce de Dieu continuera d’être révélée. »

(Avec Ucanews, Séoul)


CRÉDITS

Catholic Times of Korea