Eglises d'Asie – Philippines
Tacloban : un prêtre philippin vend ses œuvres pour construire une église
Publié le 31/08/2019
Le père Kim Margallo, curé de la station missionnaire Saint Josemaria Escriva, à Tacloban dans le centre des Philippines, dépose son pinceau sur une table après avoir apporté les dernières touches à sa dernière création, une huile sur toile montrant Jésus en agonie. Le prêtre peint et vend ses œuvres afin de financer la construction d’une église. « C’est un sacré défi », confie le prêtre. « Je dois utiliser toute ma créativité pour y parvenir. » Afin d’achever la construction de l’église, le prêtre de 35 ans a besoin de lever au moins 3,8 millions de dollars. L’église se trouve sur un terrain d’un hectare donné par le propriétaire. « Nous devons trouver le moyen de récolter les fonds nécessaires. » D’où l’idée de se tourner vers l’art. « Les donateurs peuvent donner n’importe quelle somme, et nous leur remettons une œuvre d’art en échange. Parfois, nous organisons également des enchères. Les acheteurs peuvent aussi précommander des œuvres. » Le père Margallo explique que le projet artistique a débuté en juillet. Le prêtre a également recruté deux artistes locaux, Ernesto Kardante et Kim Clinton Gonzales. Ces derniers ont peint les murs et le plafond de la chapelle de l’adoration, la première à avoir été construite sur le site. « Tout le monde peut venir ici pour réfléchir et se reposer », confie le père Margallo.
Il ajoute que le fait d’entrer dans la chapelle est une démarche de foi, parce que le visiteur est accueilli par des œuvres d’art qui montrent diverses scènes bibliques. Des images basées sur l’histoire d’Adam et Ève et sur la crucifixion de Jésus, ou évoquant « l’Église militante, souffrante et triomphante », ou encore le Paradis, sont peintes dans la chapelle, avec également des images de saints que les visiteurs peuvent vénérer. Le père Margallo cherche aussi à attirer les jeunes dans l’église grâce à ces fresques. « Nous invitons les jeunes avec ces simples images, afin d’évangéliser auprès des jeunes de la ‘génération Y’, qui sont plus visuels. » Il rappelle également que les premiers chrétiens ne savaient pas lire. « Ils ont été formés grâce à l’art sacré. Aujourd’hui, nous cherchons à reproduire cette forme primitive d’évangélisation », explique le père Margallo. Le prêtre reconnaît que cela peut prendre du temps avant de pouvoir achever les travaux, mais il est prêt à aller jusqu’au bout, bien que sa nomination dans la station missionnaire ne doive durer que trois ans. « Je me suis donné une ligne directrice. J’espère que je pourrais construire l’église. Que je puisse finir ou non la construction d’ici trois ans, je dois au moins terminer la structure de base. »
(Avec Ucanews, Tacloban)
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Ucanews