Eglises d'Asie

Thae Yong-ho, un ancien haut diplomate du régime du Pyongyang, élu au Parlement sud-coréen

Publié le 17/04/2020




Thae Yong-ho, ancien numéro deux de l’ambassade nord-coréenne en Grande-Bretagne, a été élu au Parlement sud-coréen ce mercredi 15 avril, lors des élections législatives nationales qui ont pu avoir lieu malgré la crise sanitaire. L’exilé nord-coréen, qui a fui à Séoul avec sa famille en 2016, s’est présenté a rejoint le Parti de la Liberté de Corée (PLC), parti conservateur et principal opposant du parti Minju (Parti démocrate) du président Moon Jae-in. Ce dernier a pourtant emporté une large victoire lors des élections législatives, fort d’une gestion de la pandémie saluée par beaucoup comme exemplaire.

L’ancien haut diplomate nord-coréen Thae Yong-ho a été élu hier, 15 avril, au sein du Parlement sud-coréen. Thae Yong-ho, qui était autrefois numéro deux de l’ambassade de Corée du Nord en Grande-Bretagne, s’est présenté au sein du Parti de la liberté de Corée (PLC), parti conservateur et principal opposition du parti Minju (Parti démocrate) du président Moon Jae-in. Il a remporté 58,4 % des voix à Gangnam, un quartier aisé de Séoul, où l’on compte une majorité de votes conservateurs. L’ancien Nord-Coréen se montre déterminé à travailler pour la réunification des deux Corées, divisées le long du 38e parallèle depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le nouvel élu a témoigné devant le Parlement sud-coréen, en expliquant que le peuple nord-coréen vit dans l’esclavage. Il reste convaincu que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un n’abandonnera jamais son arsenal nucléaire. Thae Yong-ho a expliqué avoir rejoint le parti PLC en opposition à la politique d’apaisement du président Moon, jugée irréaliste. Le président sud-coréen a maintes fois tenté de jouer un rôle de médiateur entre les États-Unis et la Corée du Nord – une politique de dialogue fortement liée à la « politique du rayon de soleil » de ses prédécesseurs libéraux. Thae Yong-ho, qui a fui en Corée du Sud avec sa famille en 2016, est accusé par le régime nord-coréen d’avoir révélé des secrets d’État et d’avoir détourné des fonds du gouvernement de Pyongyang.

On compte 33 000 réfugiés nord-coréens en Corée du Sud. Le premier à être entré au Parlement est Cho Myung-chul, en 2012, également parmi les rangs des conservateurs. Les élections législatives sud-coréennes se sont déroulées malgré les mesures engagées contre la propagation du coronavirus. Le Parti démocrate du président Moon a emporté une large victoire, en emportant 180 sièges sur les 300 que compte l’Assemblée nationale. De leur côté, les conservateurs ont emporté 103 sièges. Les résultats des élections sont vus comme un soutien massif du gouvernement actuel et de sa gestion exemplaire de la crise sanitaire. Le modèle adopté par Séoul contre la pandémie, qui a été étudié par le reste du monde, est vu comme une alternative à la méthode forte adoptée par la Chine. Malgré l’épidémie, 29 millions d’électeurs ont pu déposer leur vote, soit 66,2 % du corps électoral.

(Avec Asianews, Séoul)

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