Eglises d'Asie

Trois catholiques coréennes à l’honneur pour leur rôle dans le mouvement de 1919 contre l’occupation japonaise

Publié le 04/06/2022




Le 28 mai dans l’île de Jeju, l’Église locale a inauguré un monument en l’honneur de trois femmes catholiques coréennes, saluées pour leur rôle dans le Mouvement du 1er mars 1919 (l’une des premières manifestations populaires coréennes contre l’occupation japonaise). Mgr Moon Chang-woo, évêque de Jeju, a également salué leurs actions pour l’émancipation et l’éducation des femmes coréennes et pour le soutien des communautés marginalisées. « Leurs œuvres nous invitent aujourd’hui à réexaminer l’authenticité de notre foi », a-t-il déclaré lors de l’inauguration.

Mgr Moon Chang-woo, évêque de Jeju, lors de l’inauguration d’un mémorial dédié à trois catholiques coréennes ayant pris part au Mouvement de 1919 contre l’occupation japonaise.

Le 28 mai, le diocèse de Jeju, une île touristique située au sud de la Corée du Sud, a inauguré un monument bâti en l’honneur de trois femmes catholiques coréennes, célébrées comme patriotes pour s’être élevées, il y a plus d’un siècle, contre le régime colonial répressif japonais. Mgr Moon Chang-woo, évêque de Jeju, dont le diocèse couvre l’ensemble de l’île sud-coréenne (la plus grande du pays), a inauguré le monument dans un cimetière catholique local, selon le média local Catholic Times of Korea.

Le mémorial, conçu par l’architecte Go Hee-beom, est dédié à Kang Pyeong-guk, Ko Su-seon et Choe Jeong-suk, qui ont rejoint le Mouvement du 1ᵉʳ mars 1919 (l’une des premières manifestations populaires coréennes dirigées contre l’occupation japonaise et l’une des plus importantes du mouvement d’indépendance coréen). Le 1ᵉʳ mars est aujourd’hui un jour férié en Corée du Sud (également appelée « Samiljeol »). Le mouvement anticolonial, en 1919, protestait contre l’imposition du mode de vie japonais dans une Corée occupée et encore unifiée. Le mouvement s’est poursuivi durant près d’un an avant que les forces impériales japonaises ne le répriment brutalement.

Les trois femmes catholiques coréennes mises à l’honneur ont pu rentrer chez elles après avoir pris part au mouvement, malgré une forte répression qui a causé au moins 7 000 morts et plus de 16 000 blessés à travers le pays. Elles ont été arrêtées avant d’être libérées plus tard. Elles ont été saluées pour leur rôle majeur dans le mouvement, tout en ayant contribué à l’émancipation des femmes coréennes, à la défense des droits de l’homme et à la lutte contre l’illettrisme et la pauvreté des communautés marginalisées via des services sociaux et éducatifs.

Un rôle majeur pour l’éducation et le soutien des communautés marginalisées

Lors de l’inauguration du mémorial, Mgr Moon a salué les trois Coréennes en encourageant les fidèles à suivre leur exemple. « Elles étaient catholiques et elles ont joué un rôle fidèle à la volonté du Seigneur, qu’elles ont écouté après avoir réfléchi et médité sur les besoins de l’époque. Leurs œuvres nous invitent aujourd’hui à réexaminer l’authenticité de notre foi », a-t-il confié.

Les trois femmes ont également été, en 1914, parmi les premières diplômées de l’école pour filles de Jeju Shinseong. Choe Jeong-suk a passé huit mois en prison pour avoir participé au mouvement. Après sa libération, elle et Kang Pyeong-guk ont dirigé une école du soir pour éduquer les femmes illettrées dans un quartier de Séoul. De son côté, Ko Su-seon a été arrêtée à deux reprises et torturée brutalement en détention. Malgré tout, elle a levé des fonds auprès des partisans du mouvement après sa libération.

Kang Pyeong-guk a également rejoint l’Université médicale féminine de Tokyo avant de renoncer pour raisons de santé. Après avoir subi des tortures en détention sa santé s’était détériorée ; elle est décédée à seulement 33 ans. Choe Jeong-suk, quant à elle, a obtenu un diplôme et poursuivi ses services caritatifs dans le secteur médical. Elle a également fondé des écoles et des bibliothèques. Ses efforts pour l’éducation et l’émancipation des femmes lui ont valu de nombreuses distinctions. En 1993, elle a reçu à titre posthume le Prix présidentiel pour ses contributions à la nation.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Jeju Diocese / Ucanews