Eglises d'Asie

Célèbes : l’état d’urgence continue

Publié le 19/10/2018




L’aide aux victimes est toujours aussi urgente pour l’île des Célèbes (Sulawesi), trois semaines après les catastrophes qui ont frappé la province indonésienne. Les organisations humanitaires chrétiennes telles que l’agence Caritas du diocèse de Manado continuent d’appeler à l’aide pour les centaines de milliers de personnes qui sont toujours dans une situation dramatique. Le père Joy Derry, de Caritas, confie que l’Église est venue en aide à presque 7000 familles à l’aide de plus de 197 000 dollars de dons, mais que les secours continuent d’avoir besoin de soutiens financiers. La période d’intervention d’urgence a été prolongée jusqu’au 26 octobre.

Les habitants de la province du Sulawesi Central (Célèbes) qui ont été victimes du tsunami et du séisme qui ont frappé la région il y a plus de trois semaines, et qui a provoqué plus de 2000 morts et plusieurs milliers de réfugiés, sont toujours dans une situation d’urgence, soutient l’Église catholique locale. Le père Joy Derry, qui dirige l’agence Caritas du diocèse de Manado, assure que les groupes envoyés par l’Église et les autres organisations d’aide d’urgence continuent d’œuvrer auprès des victimes dans la région. « Nous avons besoin avant tout de nourriture, de vêtements et de tentes », confie le père Derry, qui explique que la plupart des habitants vivent encore sous des tentes, parce que des répliques continuent de toucher la région. « Ils sont toujours traumatisés par ce qui est arrivé et ils évitent de rester dans les bâtiments », ajoute-t-il. Un séisme de magnitude 7,4 a déclenché, le 28 septembre, un tsunami qui a entraîné au moins 2095 morts et plus de 4600 blessés, selon l’Agence indonésienne de gestion des catastrophes (BNBP). Près de 680 personnes sont encore portées disparues. Plus de 70 000 personnes ont été déplacées, et la catastrophe a endommagé ou détruit près de 700 000 maisons, 2736 écoles et 20 établissements médicaux. Le gouvernement a cessé de rechercher les victimes, mais il a prolongé la période d’intervention d’urgence jusqu’au 26 octobre. Le père Derry confie que l’Église est venue en aide à presque 7000 familles, à l’aide de plus de 197 000 dollars de dons envoyés par des catholiques et autre donateurs depuis l’Indonésie ou depuis l’étranger. « Beaucoup de diocèses à travers le pays ont récolté des dons qu’ils nous ont envoyés », confirme le prêtre. Des volontaires de plusieurs régions et congrégations religieuses participent également aux secours.

« J’invite tous les catholiques à participer »

Toutefois, le père Derry assure qu’il y a besoin d’encore plus de soutiens financiers. « Après la période d’intervention d’urgence, nous prévoyons de continuer à accompagner les victimes de traumatismes et à participer à la construction de logements temporaires et à la recherche de solutions économiques », souligne-t-il. Les activités quotidiennes habituelles commencent tout juste à reprendre leur cours. « Les activités scolaires ont repris, mais seulement durant deux heures par jour, et elles sont organisées à l’extérieur des bâtiments. Les marchés locaux ont également rouvert », ajoute le père Joy Derry. Mgr Benedictus Estephanus Rolly Unto, évêque de Manado, s’est rendu sur les lieux les 11 et 12 octobre, afin d’appeler les catholiques de son diocèse à participer aux secours auprès des personnes déplacées. « J’invite tous les catholiques à participer. L’aide humanitaire est particulièrement urgente pour les victimes de la catastrophe », a-t-il soutenu. Hasnad Hamid, mère de quatre enfants et originaire de Pallu, l’un des districts les plus affectés, confie qu’elle et sa famille ont survécu au tsunami parce qu’ils ont senti l’événement venir après les premières secousses, poussant toute la famille à se précipiter vers les hauteurs en urgence. Trois semaines plus tard, elle confie qu’ils sont toujours traumatisés par les événements et qu’elle a du mal à reprendre sa vie normalement. « Je me souviens encore comment quel point le séisme a détruit tant de choses. Mes enfants ont toujours peur. »

(Avec Ucanews, Jakarta)