Eglises d'Asie

Un catholique indien nommé par l’Unesco au sein d’un groupe de travail sur les langues indigènes

Publié le 18/03/2022




Un universitaire catholique indien, le Dr Benjamin Bara, spécialiste en droits indigènes de l’Institut jésuite des sciences sociales de New Delhi, a été nommé par l’Unesco au sein de son Groupe de travail mondial pour une décennie d’action pour les langues autochtones (2022-2032). « La plupart des pays asiatiques ne reconnaissent pas les populations tribales, d’où la crise identitaire qui les frappe, cela pousse à l’assimilation linguistique », estime Benjamin Bara, de la communauté indigène Kurukh, au Jharkhand.

Benjamin Bara, un catholique indien, a été nommé par l’Unesco au sein de son Groupe de travail mondial pour une décennie d’action pour les langues autochtones (2022-2032).

Pour le Dr Benjamin Bara, un catholique indien nommé par l’Unesco au sein de son Groupe de travail mondial pour une décennie d’action pour les langues autochtones (2022-2032), les institutions éducatives catholiques doivent faire davantage pour soutenir l’éducation des enfants indigènes dans leur propre langue. Benjamin Bara enseigne au Jharkhand, un État de l’est de l’Inde.

Expert en droits indigènes à l’Institut des sciences sociales de New Delhi, dirigé par les jésuites, il est également membre de plusieurs organisations nationales indiennes comme Adivasi Ekta Parishad, Adivasi Samanway Manch Bharat et India Indigenous Peoples. « J’appartiens à la communauté indigène Kurukh, du village de Pandrani dans le district de Gumla, au Jharkhand », confie-t-il. Il est aussi responsable du Comité directeur pour l’Asie du Groupe de travail mondial.

Au sein de l’agence de l’ONU, son rôle sera de « mieux faire connaître l’importance des langues indigènes et de sensibiliser davantage sur la nécessité de protéger, promouvoir et redynamiser les langues tribales et indigènes en Asie ». Dans cet objectif, il participe à des formations sur l’archivage numérique et à des ateliers linguistiques avec des communautés autochtones asiatiques. En Inde, les langues indigènes sont une question majeure.

Assimilation linguistique et crise identitaire

Malheureusement, « la plupart des pays asiatiques ne reconnaissent pas les populations tribales, d’où la crise identitaire qui les frappe ». « Cela pousse à l’assimilation linguistique », regrette-t-il. En revanche, « selon la Nouvelle politique éducative de 2020, le gouvernement indien a pris d’excellentes mesures afin d’enseigner les élèves dans leur langue natale, régionale ou locale, jusqu’à la fin du primaire ». « J’espère que cela permettra aussi de défendre et redynamiser les langues indigènes dans d’autres pays. »

Benjamin Bara a suivi son parcours scolaire dans des établissements catholiques comme le St-Francis’ College de Lucknow, en Uttar Pradesh, jusqu’à obtenir un doctorat au sein de la Xavier School of Management de Jamshedpur, au Jharkhand. « J’ai remarqué que les valeurs enseignées dans les établissements missionnaires, comme la générosité, la coexistence, la compassion, le pardon, etc., sont des valeurs tribales », assure-t-il.

« Ce qui m’inquiète, c’est que la plupart des institutions missionnaires n’enseignent pas les enfants indigènes dans leurs propres langues. Cela pousse ces enfants à abandonner leurs racines, leur identité et leur culture », ajoute-t-il. « Transformer les programmes et enseigner dans les langues tribales au sein des établissements non-missionnaires et missionnaires peut être facteur de changement et favoriser un nouvel élan pour les langues autochtones, pour leurs savoirs traditionnels, leur identité et leur culture. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews