Eglises d'Asie

Un chrétien sur sept persécuté ou discriminé dans le monde en 2021, deux sur cinq en Asie

Publié le 22/01/2022




En 2021, près de 360 millions ont été fortement persécutés ou discriminés dans le monde, selon l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022, publié par l’ONG internationale Portes Ouvertes. En Asie, la répression s’est intensifiée sous des gouvernements autoritaires, notamment en Corée du Nord, en Inde et en Chine – où des provinces ont utilisé les restrictions sanitaires pour affaiblir les communautés chrétiennes. Le rapport note que Pyongyang n’est plus en haut de la liste pour la première fois depuis 20 ans, à cause de l’évolution de la situation en Afghanistan.

Des catholiques de l’église syro-malabare, l’un des trois rites que compte l’Église catholique indienne, en avril 2018 à Delhi.

Selon l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022, publié par Portes Ouvertes, une ONG chrétienne internationale, les persécutions antichrétiennes ont augmenté en 2021. L’an dernier, l’organisation a enregistré 360 millions de chrétiens (soit un chrétien sur sept) ayant enduré de hauts niveaux de persécution et de discrimination dans leur propre pays.

Selon Portes Ouvertes, qui liste aussi les 50 pays où l’ont a rencontré le plus de persécutions, la Corée du Nord n’est plus en tête de liste pour la première fois depuis vingt ans, mais seulement à cause de la situation qui a empiré en Afghanistan, où le sort des chrétiens cachés dans le pays est devenu encore plus dangereux avec le retour des Talibans. Néanmoins, l’état de la liberté religieuse en Corée du Nord s’est également détérioré sous le régime Kim Jong-un durant la période étudiée (1er octobre 2020 – 30 septembre 2021).

Durant cette période, parmi les 100 pays observés par l’ONG, le nombre de pays où l’on rencontre des niveaux très élevés et extrêmes de persécution contre les chrétiens est passé de 74 à 76. Par ailleurs, en un an, 5 898 chrétiens ont été tués dans le monde (soit 16 en moyenne par jour), 5 110 églises ont été attaquées ou ont été fermées de force, 6 175 chrétiens ont été arrêtés sans procès, et 3 829 autres ont été enlevés (soit environ 10 par jour).

Sept pays sur les dix qui sont en haut de la liste sont en Afrique subsaharienne. Mais Portes Ouvertes note également des niveaux de répression qui se sont intensifiés sous des gouvernements autoritaires en Asie, en particulier en Chine, où des restrictions sanitaires contre le Covid-19 ont été utilisées afin d’affaiblir les communautés chrétiennes dans plusieurs provinces. De manière générale, deux chrétiens asiatiques sur cinq vivent dans un territoire où ils subissent des persécutions. En Inde, le rapport de l’organisation dénonce également des violences contre les chrétiens, avec presque 300 attaques enregistrées au cours des neuf derniers mois.

Appels à agir pour préserver l’unité et la démocratie en Inde

Un autre rapport, intitulé Christians under attack, a été publié le 18 janvier à l’école Saint-Anselm de Malviya Nagar (à Jaipur, au Rajasthan), lors d’une conférence de presse organisée par le diocèse de Jaipur, l’Association pour la protection des droits civils (APCR), le Forum chrétien uni et le groupe United Against Hate. Ce rapport note que « l’Inde est un pays où toutes les religions sont respectées » et où les gens « ont vécu ensemble en paix et en harmonie durant des siècles », mais que « depuis quelques années, des groupes minoritaires ont été visés, en particulier les communautés chrétiennes et musulmanes », a déclaré Mgr Oswald Lewis, évêque de Jaipur, qui a présenté le rapport.

Face à cette situation il a ajouté que « le gouvernement doit agir avec sévérité afin de préserver l’unité et la démocratie dans le pays ». Des représentants d’autres minorités religieuses indiennes étaient également présents à Jaipur pour évoquer le rapport. Parmi eux se trouvaient Mohammad Nazimuddin, président de Jamaat-e-Islami Hind, l’une des plus grandes organisations islamiques en Inde.

« Après l’indépendance, certains groupes étaient en colère contre Mahatma Gandhi et des militants pour la libération du pays, parce qu’ils avaient défendu le pluralisme et l’égalité des droits pour tous les citoyens indiens », a-t-il rappelé. « Depuis, l’Inde a souffert, et plusieurs milliers de vies ont été perdues. Les attaques contre les chrétiens en font aussi partie. » Pour T. C. Rahul, président de l’organisation bouddhiste Mahasabha, « notre pays est multireligieux et toutes les religions ont vécu dans l’harmonie et la paix durant des siècles ». « Mais aujourd’hui, la haine se répand et c’est dangereux pour l’unité du pays », a-t-il déploré.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews