Eglises d'Asie – Philippines
Un diocèse appelle à témoigner pour l’ouverture de la cause de canonisation d’une jeune philippine
Publié le 30/08/2023
Selon une information publiée le 21 août par la Conférence épiscopale philippine (CBCP), un mouvement catholique philippin (la God First Association) a publié récemment une pétition demandant l’ouverture de la cause de canonisation d’une jeune philippine décédée à l’âge de 13 ans il y a trois décennies (de cardiomyopathie hypertrophique, une maladie cardiaque incurable). Selon CBCP News, en réponse à cette pétition, le diocèse de Laoag, dans le nord des Philippines, a publié un édit appelant les gens à témoigner en vue de faire avancer le processus de canonisation de la jeune Niña Ruiz-Abad, saluée pour sa piété et sa dévotion mariale. Les catholiques philippins ont salué cette initiative.
Niña Ruiz-Abad a passé la moitié de sa vie à Laoag, avant sa mort en 1993, et elle y a été enterrée. L’évêque de Laoag, Mgr Renato Mayugba, auteur de l’édit publié le 16 août, a déclaré que son diocèse a déjà reçu des témoignages de la part des camarades de classe et des enseignants de Niña Abad. « Je me suis intéressé davantage à la vie de Niña quand j’ai entendu des témoignages de sa sainteté, non seulement de la part de ses proches et de ses amis, mais aussi de ses anciens curés de paroisse. J’ai aussi lu un livre sur elle intitulé God First [« Dieu en premier »] », a-t-il confié.
Selon Mgr Mayugba, si elle est canonisée un jour, ce sera la première fois que le pays d’Asie du Sud-Est, majoritairement catholique, révèle une sainte de l’époque contemporaine qui n’est pas membre d’une congrégation religieuse. En 2019, le Vatican a également déclaré le jeune philippin Darwin Ramos, décédé à l’âge de 17 ans en banlieue de Manille en 2012, comme « Serviteur de Dieu ». Ce dernier, né en 1994, a passé les premières années de sa vie dans les bidonvilles de Pasay City.
« La sainteté est un appel pour tous, nous sommes appelés à être saints »
« Quand on pense à la sainteté, on pense que c’est seulement pour les prêtres, les évêques ou les religieuses. Mais non, Niña nous a appris que la sainteté est un appel pour tous, en particulier les jeunes. Nous sommes appelés à être saints », a expliqué l’évêque de Laoag.
Le processus de canonisation débute normalement là où le candidat est décédé, mais Mgr Mayugba a demandé au diocèse de Novaliches, à Quezon City (Manille), l’autorisation d’organiser l’enquête. Niña Abad est morte à Quezon City. Les catholiques locaux ainsi que ses anciens enseignants et camarades de classe ont salué les appels à la déclarer sainte.
« Je me souviens encore quand elle était en primaire ici à Laoag. Elle disait toujours ‘Dieu en premier’. Elle priait toujours avant chaque examen et chaque récitation. Avant tout ce qu’elle faisait, elle commençait toujours par prier », raconte Eliza Samson, enseignante, qui se souvient que Niña avait amené une pochette pleine de neuvaines et d’icônes religieuses en classe. « Elle avait distribué les icônes à ses enseignants et ses camarades. Elle donnait des chapelets et des autocollants de versets de l’Évangile à ses camarades. C’est une preuve de sa profonde dévotion envers Dieu et la Vierge Marie. »
En 1993, les parents de Niña, avocats, ont déménagé de la province d’Ilocos à Manille, où elle est décédée la même année. Elle a été diagnostiquée d’une maladie cardiaque à l’âge de 10 ans. « Nous savions tous qu’elle souffrait d’une maladie, mais elle ne le montrait jamais. Elle a vécu une vie de prière et de paix », souligne Belen Sulit, son enseignante à l’école du Saint-Esprit de Quezon City. Selon elle, c’était une élève à la fois brillante et humble. « J’étais sa professeur de Filipino. Elle avait d’excellentes notes à mes examens. Elle était très appréciée par beaucoup, en particulier ses camarades. Elle était intelligente mais très modeste. »
Certains de ses camarades ont également décrit comment elle les encourageait à prier dans la chapelle et à aller à la messe. « Elle était malade, mais elle était toujours amicale avec nous. Grâce à elle, tout le monde était invité à prier avant la classe, même avant de jouer sur le terrain – Dieu en premier », a raconté Bianca Manlapaz, une ancienne camarade. « Si elle n’était pas dans la classe ou en train de jouer, elle était dans la chapelle. Elle portait un chapelet autour du cou. Elle n’avait pas honte que les gens s’en aperçoivent. C’était un témoignage de sa relation particulière avec la Vierge Marie. »
Dans un communiqué précédent, la CBCP a déclaré que le diocèse de Laoag présentera les informations rassemblées au Dicastère pour la Cause des Saints pour la suite du processus.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
CBCP / Ucanews