Eglises d'Asie

Un évêque timorais invite le gouvernement à maintenir la paix avant les prochaines élections

Publié le 14/04/2023




Le 11 avril, Mgr Dom Norberto do Amaral, évêque de Maliana et président de la Conférence épiscopale est-timoraise, a appelé les dirigeants politiques du Timor oriental à maintenir la paix et la stabilité durant la campagne électorale qui débutera le 19 avril dans le pays, avant les élections du 21 mai. Le mois prochain, les 63 sièges du Parlement doivent être élus, et certains analystes politiques parlent de risques de tensions. Il s’agit des cinquièmes élections parlementaires nationales depuis l’indépendance en 2002.

Mgr Norberto do Amaral, évêque de Maliana, en mai 2022 avec le Premier ministre Taur Matan Ruak.

Mgr Dom Norberto do Amaral, évêque de Maliana au Timor oriental, majoritairement catholique, a appelé les responsables politiques du petit pays d’Asie du Sud-Est à maintenir la stabilité et la paix avant les prochaines élections générales, prévues le mois prochain. Les électeurs se rendront dans les bureaux de vote le 21 mai à l’occasion des cinquièmes élections parlementaires nationales depuis l’indépendance en 2002.

Dans une déclaration publiée le 11 avril, Mgr Norberto, président de la Conférence épiscopale est-timoraise, a demandé aux dirigeants de « défendre la paix » plutôt que de « s’attaquer les uns les autres ou de répandre la haine en présence de leurs partisans ». Il leur a également demandé de dire la vérité et de mettre en œuvre leurs promesses de campagne.

L’évêque a réagi face à des mises en garde d’analystes politiques parlant « d’échauffement » dans le pays avant la campagne électorale, qui débutera le 19 avril et qui porte sur l’élection des 65 sièges du Parlement.

Une polémique a notamment éclaté lors d’un événement organisé la semaine dernière par le parti CNRT (Congrès national de reconstruction timoraise). Des partis opposants, dont le parti Fretilin (Front révolutionnaire pour l’indépendance du Timor oriental), ont fortement critiqué la présence du président José Ramos-Horta. Antoninho Bianco, du parti Fretilin, a souligné qu’« en tant que symbole de l’unité de l’État, et en tant que père de la nation, c’était inapproprié qu’il participe à cet événement ».

« Le gouvernement doit être très prudent »

Le 11 avril, le président Horta a précisé qu’il n’avait pas eu l’intention de soutenir le CNRT, mais qu’il voulait exprimer sa gratitude envers le parti pour l’avoir soutenu durant sa campagne présidentielle. « Je ne les ai pas vus durant presque un an. C’est pour cela que je suis venu à Baucu pour leur dire ma gratitude. » Le CNRT et Fretilin sont les deux principaux partis en lice au Parlement.

Camilio Ximenes, un analyste politique de l’Université nationale du Timor oriental, explique qu’un tel échange tendu entre les deux partis rivaux envoie un mauvais signe avant le processus électoral. Selon lui, « le gouvernement doit être très prudent dans toute prise de position et déclaration publique, afin de maintenir la stabilité et d’éviter le chaos ».

L’histoire du Timor oriental ne manque pas de conflits politiques violents, et les tensions continuent aujourd’hui entre les anciens indépendantistes qui se sont battus il y a vingt ans pour l’indépendance contre l’Indonésie. En mai 2018, le pays a organisé des élections seulement dix mois après les élections du 23 juillet 2017, le gouvernement Fretilin de Mari Alkatiri n’étant pas parvenu à assurer suffisamment de soutiens au Parlement.

La campagne électorale a été marquée par des violences à Viqueque et Baucau entre des partisans du parti Fretilin et des membres de l’opposition, faisant de nombreux blessés. En 2006, des violences politiques ont également causé cinq morts et forcé plus de 21 000 résidents à fuir Dili, la capitale.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews