Eglises d'Asie

Un forum est-timorais cherche une issue au problème des violences domestiques dans le pays

Publié le 06/10/2021




Le 30 septembre, des représentants des communautés catholiques, protestantes et musulmanes est-timoraises ont participé à un forum organisé par les organisations Onu Femmes et Catholic Relief Service (CRS). Durant la rencontre, les intervenants ont cherché comment contrer les violences domestiques au Timor Leste, « trop souvent banalisées » dans le pays selon Yane Tamonob Pinto, responsable de l’association CRS dans le pays, qui souligne « le rôle que peuvent avoir l’Église et d’autres responsables religieux en aidant la communauté sur le plan spirituel, afin de prévenir les violences ».

Sœur Guilhermina Marçal (à gauche), religieuse canossienne, est intervenue le 30 septembre lors d’un forum sur les violences domestiques au Timor Leste.

L’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (Onu Femmes) et l’association Catholic Relief Service (CRS) se sont associées à d’autres institutions religieuses est-timoraises afin de contrer et dénoncer les violences domestiques. L’Onu Femmes et le groupe CRS ont organisé, le 30 septembre, un forum impliquant des représentants des communautés catholiques, protestantes et musulmanes locales, sur le thème « Contre la violence, soutenir des relations saines ». L’événement a été lancé dans le cadre de l’Initiative Spotlight, une alliance globale entre l’Union européenne et les Nations Unies pour la prévention et l’élimination du féminicide et de toutes les formes de violence envers les femmes et les filles. Il s’agit également d’un des 17 Objectifs de développement durable définis par les Nations unies et à atteindre d’ici 2030. Yane Tamonob Pinto, responsable de l’association CRS pour le Timor Leste, explique vouloir encourager les institutions religieuses est-timoraises à renforcer leurs efforts contre les violences domestiques, « qui sont toujours banalisées » dans le pays. « Nous reconnaissons le rôle que peuvent avoir l’Église et d’autres responsables religieux en aidant la communauté sur le plan spirituel, afin de prévenir les violences », confie l’agence de presse locale Tatoli, citant Yane Tamonob Pinto.

« Ils doivent vraiment comprendre leurs responsabilités »

Les violences sexuelles et domestiques demeurent problématiques au Timor Leste où, selon une étude organisée par l’Asia Foundation par Australian Aid, près de 47 % des femmes ont souffert d’abus physiques, psychologiques ou sexuels, commis par leurs partenaires. Par ailleurs, près de 84 % des enfants est-timorais, soit 612 000 enfants, ont connu des violences physiques ou psychologiques dans le cercle familial, selon un rapport de 2019 dénonçant un « sous-investissement contre les violences faites aux enfants dans le Pacifique et au Timor Leste ». Le rapport, publié par les organisations Save the Children, World Vision et Plan International, indique également que 30 % des adolescentes est-timoraises ont subi des violences physiques. Sœur Guilhermina Marçal, religieuse canossienne, qui représentait l’Église catholique durant la rencontre du 30 septembre, a souligné l’importance de prévenir de telles violences. Une prévention qui pourrait commencer, selon elle, par l’accompagnement des couples avant le mariage. « Ils doivent vraiment comprendre leurs responsabilités en tant que mari et femme. C’est l’un des mécanismes nécessaires afin de prévenir les conflits familiaux », confié la religieuse, qui ajoute que l’Église locale continue d’inviter les jeunes à ne pas se lancer dans le mariage trop tôt. « Cela aussi peut aggraver les violences domestiques », poursuit-elle. Selon une étude de l’Unicef parue en 2018, 19 % des femmes est-timoraises âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant l’âge de 18 ans.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

UN Women Timor-Leste / Ucanews