Eglises d'Asie

Un groupe catholique taïwanais salue une nouvelle législation destinée à protéger les pêcheurs migrants

Publié le 20/07/2022




Le 18 juillet, l’organisation catholique taïwanaise Stella Maris Kaohsiung, qui défend les droits des migrants, des marins et des réfugiés à Taïwan, a salué la mise en œuvre d’une nouvelle loi, votée en mai dernier par le gouvernement local et destinée à renforcer la protection des marins étrangers. Le père Ansensius Guntur, directeur du groupe, estime que ces nouvelles mesures sont « une réponse à leurs efforts », alors que près de 21 000 pêcheurs étrangers sont employés sur des embarcations taïwanaises, dont une majorité d’origine indonésienne et philippine.

Des pêcheurs migrants et des représentants du gouvernement taïwanais, le 16 juillet lors d’un événement organisé par le groupe catholique Stella Maria Kaohsiung.

Le groupe catholique taïwanais Stella Maris Kaohsiung, une organisation qui soutient les migrants, les marins et les réfugiés, a salué une nouvelle décision du gouvernement de Taïwan qui projette de renforcer la protection des marins étrangers travaillant sur les navires de pêche en haute mer. « Nous apprécions cette mesure et l’engagement à assurer son application. Cela aura un impact sur l’amélioration des vies des pêcheurs migrants, et cela permettra une meilleure protection de leurs droits », a déclaré le père Ansensius Guntur, directeur du groupe.

Le prêtre est intervenu le 18 juillet à la suite d’un communiqué du gouvernement taïwanais, affirmant qu’il veillerait à l’application de la Législation sur l’autorisation et le contrôle de l’emploi de membres d’équipages étrangers, voté en mai dernier et qui devrait entrer en vigueur ce mois-ci.

Chiu Yi-hsien, un responsable de l’agence des pêches nationale, a commenté la nouvelle loi lors d’un événement organisé le 16 juillet par le groupe Stella Maria Kaohsiung, en présence de représentants de pêcheurs et de gouvernements des pays d’origines des travailleurs migrants (dont l’Indonésie et les Philippines). « Nous ferons bien sûr notre part. Si un pêcheur nous rapporte tout manquement, nous imposeront des pénalités, parce que leur salaire est ce qu’il y a de plus important, et c’est la moindre des choses de protéger leurs droits fondamentaux », a-t-il affirmé, interrogé par Focus Taïwan.

Près de 21 000 pêcheurs migrants employés par des embarcations taïwanaises

La nouvelle loi est censée avoir été votée afin d’améliorer le cadre de travail de l’industrie de la pêche locale, et de renforcer l’engagement de Taïwan concernant la sauvegarde et la protection des droits de l’homme. La réglementation prévoit une augmentation de salaire de 100 dollars à 550 dollars par mois pour les pêcheurs migrants, ainsi que des assurances renforcées, un meilleur contrôle de leur situation de travail (via des caméras de surveillance à bord) et la création d’un groupe de travail au sein de l’agence des pêches nationale afin d’inspecter les vaisseaux.

De son côté, le père Guntur estime que ces nouvelles mesures sont « une réponse à leurs efforts, qui ont été présentés au gouvernement dans différents forums ». Près de 21 000 pêcheurs migrants sont employés par des embarcations taïwanaises, dont une majorité d’origine indonésienne et philippine selon les autorités taïwanaises.

Selon un rapport publié en mai 2021 par la branche d’Asie du Sud-Est de l’organisation Greenpeace et par le Syndicat des travailleurs migrants indonésiens (Indonesian Migrant Workers Union), ces derniers sont particulièrement exposés à la violence et au travail forcé. Le père Guntur explique que l’an dernier, son organisation a aidé au moins 98 pêcheurs étrangers à régler leurs problèmes, principalement liés à leurs salaires et à des abus. Il ajoute que le groupe catholique s’est également efforcé de former les gens sur la réglementation taïwanaise.

« Nous organisons des réunions tous les mois avec des pêcheurs migrants basés à Taïwan. L’an dernier, nous avons ainsi formé au moins 3 000 personnes, principalement d’Indonésie, des Philippines, du Vietnam et de Vanuatu », poursuit-il. « En les écoutant, nous espérons que le gouvernement pourra mettre en œuvre de meilleurs politiques pour eux. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews