Eglises d'Asie – Divers Horizons
Un naufrage dans le golfe du Siam sonne à nouveau l’alerte sur la traite des personnes
Publié le 04/10/2022
Le bilan des victimes d’un naufrage dans le golfe du Siam, près des côtes cambodgiennes et vietnamiennes, s’élève à 11 personnes, alors que huit corps se sont échoués sur une île au large de la côte sud du Cambodge, selon les autorités. L’affaire serait liée à des trafiquants de personnes et une enquête est en cours. Il y a près d’une semaine, l’embarcation, qui comptait 41 Chinois à son bord, a été portée disparue alors que l’équipage se dirigeait vers Sihanoukville, sur la côte sud cambodgienne. Les autorités vietnamiennes et cambodgiennes ont lancé des recherches et secouru 30 personnes.
Les autorités municipales de Sihanoukville, dans un communiqué publié vendredi dernier, ont déclaré que les corps des huit portés disparus ont été retrouvés sur une plage, sur l’île vietnamienne de Phu Quoc. Un autre communiqué venant du ministère vietnamien de la Sécurité publique a ajouté que deux des corps portaient des papiers d’identité chinois sur eux. « Ces corps semblent être liés au bateau sinistré », a souligné le ministère, en ajoutant qu’ils ont été découverts jeudi dernier vers 10 heures et que l’état des corps semblait correspondre avec le moment du naufrage, une semaine auparavant au large de Sihanoukville.
Selon un porte-parole du ministère cambodgien de l’Intérieur, les autorités ont arrêté six personnes dans le cadre d’une enquête ouverte pour traite des personnes suite au naufrage. Mais il reste difficile de savoir si les 41 Chinois en question étaient victimes de trafic vers le Cambodge où s’ils étaient liés à des organisations criminelles.
Pékin appelé à renforcer la prévention et la répression contre la traite
Le Cambodge a été frappé lourdement par le fléau de la traite des personnes, liée dans le pays à des réseaux criminels chinois. Selon les autorités cambodgiennes, ces organisations ont trompé plusieurs milliers de personnes en les incitant à venir au Cambodge, où elles se sont ensuite retrouvées forcées de travailler pour des affaires d’escroquerie par téléphone ou internet.
Des gens venant du Pakistan, de Mongolie, de Taïwan ou même d’Indonésie ont été transportés jusqu’à Sihanoukville par bateau, via des vols charter ou encore par voie terrestre. Lors d’une rencontre récente entre le ministre de l’Intérieur du Cambodge, Sar Kheng, et l’ambassadeur chinois dans le pays, Wang Wentian, Pékin a été appelé à renforcer la répression et la poursuite des responsables des réseaux de traite des personnes, de trafic sexuel et de travail clandestin.
« Le Cambodge est un pays affecté par l’exploitation de certains flous juridiques par des organisations afin de commettre des crimes. Nous sommes reconnaissants envers la coopération spéciale avec les Chinois pour la prévention et la répression de tels crimes dans le passé », a déclaré Sar Kheng dans un communiqué.
De son côté, l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) a également été invitée à ouvrir un bureau spécial composé de représentants des polices de ses dix États membres, afin de collecter et partager l’information, d’organiser la répression contre les organisations criminelles et de dissuader les gens de voyager à l’étranger pour de faux emplois. Récemment, les autorités cambodgiennes ont signalé que 66 étrangers avaient été expulsés pour avoir enfreint les lois nationales sur l’immigration, et que cinq jeunes Indiens, 64 Thaïlandais et un Nigérian ont été rapatriés après avoir été victimes de fausses promesses d’emploi.
(Avec Ucanews)