Eglises d'Asie – Corée du sud
Un nouveau centre pour les réfugiés nord-coréens ouvert par des religieuses à Uijeongbu
Publié le 26/03/2022
Une congrégation religieuse féminine sud-coréenne a ouvert un centre afin de soutenir les réfugiés nord-coréens en difficulté dans le pays. Les Petites Servantes de la Sainte-Famille (dont la communauté a été fondée par un père MEP, le père Pierre Singer) ont inauguré le centre dans la région de Namyangju-si, dans le diocèse d’Uijeongbu, au nord de la Corée du Sud près de la frontière nord-coréenne. Baptisé Graines de la Paix (Seeds of Peace), il s’agit du second centre communautaire pour les réfugiés géré par la congrégation, après un premier centre ouvert à Séoul.
Mgr Pierre Lee Ki-heon, évêque d’Uijeongbu, a béni le centre en présence des religieuses de la congrégation et des membres féminines d’un groupe choral catholique, le 17 mars dernier. Selon le Catholic Times of Korea, Mgr Lee a célébré une messe spéciale et exprimé sa gratitude aux religieuses pour ce développement de leurs services aux réfugiés.
« Ce centre pour les réfugiés nord-coréens était attendu depuis longtemps. Ils ont besoin de réconfort et de soutien afin d’apaiser leurs souffrances après avoir fui leur pays », a souligné l’évêque dans son homélie. « Je prie et j’espère que ce centre devienne leur foyer. Les réfugiés nord-coréens pourront y partager leurs difficultés avec les religieuses et vivre avec espérance et confiance en Dieu », a-t-il ajouté.
Développement et intégration
Sœur Jin Hyung-ran, directrice du centre, explique que sa congrégation a décidé cette nouvelle ouverture afin d’offrir un soutien pastoral à long terme aux réfugiés, au service de leur développement et de leur réintégration. « Nous voulons nous assurer que les réfugiés qui viennent au centre se sentent chez eux et proches de l’Église », confie sœur Jin.
Parmi eux, Sophia, réfugiée nord-coréenne, a participé à la cérémonie de bénédiction du nouveau centre. Elle explique qu’il aidera les réfugiés à dépasser leurs difficultés dans leur pays d’adoption. « Les réfugiés nord-coréens ont des vies très dures et ils restent vulnérables aux abus. J’espère que le centre leur donnera l’opportunité de partager leurs peines de trouver du réconfort. Il deviendra pour eux un lieu de rencontre, et ils pourront y trouver les informations nécessaires pour leur intégration dans le pays. »
Près de mille nouveaux réfugiés en 2019
Durant des décennies, l’Église locale a lancé de nombreuses initiatives, dont des foyers et des écoles pour les réfugiés nord-coréens, en soutenant leur assimilation. La Corée a été une nation unifiée jusqu’à l’invasion japonaise, qui a pris fin après la Seconde Guerre mondiale. De 1392 à 1897, la Corée a été dirigée par la dynastie Joseon, avant de devenir un protectorat du Japon. Après la fin de l’occupation japonaise, la Corée a été divisée en deux, et les forces communistes du nord ont envahi le sud. La Guerre de Corée (1950-1953), a entraîné près de quatre millions de morts et près de dix millions de familles déplacées.
Durant la guerre, plusieurs dizaines de milliers de Nord-Coréens, dont de nombreux chrétiens, ont fui vers le sud pour éviter les atrocités. Les chrétiens étaient particulièrement visés par les communistes, qui les considéraient comme des collaborateurs des forces occidentales. De 1994 à 1998, à cause de la famine en Corée du Nord, près de 30 000 personnes ont fui le pays vers la Corée du Sud, selon le ministère sud-coréen de l’Unification. Malgré des contrôles stricts aux frontières, près de mille personnes ont fui la Corée du Nord en 2019, et environ 229 en 2020, selon la Fondation Korea Hana, une organisation nationale soutenant les réfugiés nord-coréens en Corée du Sud.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Park Min-gyu (Catholic Times of Korea) / Ucanews