Eglises d'Asie

Un nouveau rapport signale une augmentation des violations des droits de l’homme en Indonésie en 2021

Publié le 16/12/2021




Le 13 décembre à Jakarta, Usman Hamid, directeur général de l’organisation Amnesty International Indonésie, a présenté un nouveau rapport sur les violations contre les droits de l’homme commises dans le pays en 2021. Selon lui, « 95 % des affaires enregistrées ont ciblé les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les populations indigènes et les étudiants ». Il a également noté une nette augmentation du nombre de cas, avec 297 affaires en 2021 contre 93 en 2020. L’organisation appelle le gouvernement et les législateurs à enquêter et poursuivre les coupables.

Le 6 décembre à Jakarta, Usman Hamid (deuxième à partir de la gauche), d’Amnesty Indonésie, devant le bureau de la Commission nationale des droits de l’homme.

Une forte hausse des violations des droits de l’homme a été enregistrée en Indonésie en 2021, selon l’organisation Amnesty International Indonésie, qui affirme que beaucoup de ces actes ont été commis par la police et l’armée. Près de 297 cas, dont des affaires d’abus sexuel, des violences et des assassinats, ont été enregistrés cette année, en nette hause par rapport à 2020 (93 cas enregistrés), poursuit l’organisation.

« Au moins 95 % de ces affaires ont ciblé les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les populations indigènes et les étudiants », a expliqué Usman Hamid, directeur général de l’organisation en Indonésie, lors de la publication d’un rapport de fin d’année, inauguré le 13 décembre à Jakarta et intitulé « L’Année dangereuse pour les défenseurs des droits de l’homme ». Amnesty a ajouté que parmi les violations enregistrées cette année, on compte notamment 15 exécutions extrajudiciaires commises dans la province de Papouasie, dans l’est de l’archipel, qui continue d’être frappée par les violences entre les forces de l’ordre et les groupes rebelles.

« Nous sommes constamment surveillés « 

Ailleurs dans le pays, l’organisation a noté au moins 51 femmes et enfants victimes de violences, qui auraient été commises par des membres de forces de l’ordre. Par ailleurs, au moins 58 défenseurs des droits ont subi des attaques numériques, lancées par des agences gouvernementales contre leurs comptes sur les réseaux sociaux. Dans une autre affaire, des proches de Veronica Koman – une femme recherchée pour son action militante pour les droits des Papouasiens et actuellement en exil en Australie – ont été ciblés par des attaquants anonymes, qui ont jeté un petit engin explosif dans leur maison en juillet dernier.

Dans une affaire de harcèlement, Bedjo Untung, président d’un groupe local (la 1965 Murder Victims Research Foundation), cherchant à rendre justice aux victimes d’une « purge » anticommuniste commise il y a plusieurs décennies, affirme avoir été suivi régulièrement par la police, alors qu’il avait relancé plusieurs appels auprès du gouvernement pour l’inviter à enquêter sur les abus. « Nous sommes constamment surveillés par la police et l’armée. Ils viennent souvent faire des contrôles dans nos maisons », souligne-t-il, interrogé le 14 décembre. Usman Hamid, d’Amnesty Indonésie, estime que de tels actes continueront si le gouvernement et les législateurs n’entreprennent pas de véritables enquêtes en poursuivant les coupables en justice.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Konradus Epa / Ucanews