Eglises d'Asie

Un prêtre indonésien récompensé pour son combat contre la traite des personnes

Publié le 30/08/2019




Le père Chrisanctus Paschalis Saturnus, responsable de la commission du diocèse de Pangkalpinang pour la Justice, la paix et la pastorale des migrants et des personnes itinérantes, a été récompensé par le gouvernement indonésien pour son action auprès des victimes de la traite des personnes. L’agence LPSK (Witness and victim protection agency – Agence pour la protection des témoins et des victimes), une agence gouvernementale indépendante, a décerné le prix au prêtre indonésien et à six autres lauréats pour leur action. De nombreuses victimes indonésiennes viennent de la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara), dans l’est du pays, dont la population est en majorité catholique. Plus de 50 % des victimes indonésiennes viendraient de la région.

Un prêtre catholique indonésien a reçu une décoration nationale pour son combat contre la traite des personnes à Batam, un lieu de transit pour les travailleurs migrants illégaux des îles indonésiennes de Riau. Le père Chrisanctus Paschalis Saturnus, responsable de la commission du diocèse de Pangkalpinang pour la Justice, la paix et la pastorale des migrants et des personnes itinérantes, a reçu le prix LPSK (Witness and victim protection agency – Agence pour la protection des témoins et des victimes) le 28 août, en reconnaissance pour son rôle important et son soutien actif pour la protection des victimes de la traite des personnes. Le prix a été remis par LPSK, une agence gouvernementale indépendante chargée de protéger les témoins et les victimes lors des investigations pénales, dans le cadre des cérémonies marquant le onzième anniversaire de l’agence. « Le père Paschalis mérite ce prix parce qu’il a dédié toute sa vie, son énergie et son intelligence pour la défense des victimes de la traite des personnes », a déclaré Hasto Atmojo Suroyo, chef de l’agence LPSK, après la cérémonie de remise des prix organisée le 28 août à Jakarta. Le prêtre a commencé à travailler avec LPSK en 2014, un an après avoir rejoint la cause. Depuis 2013, lui-même et son équipe sont venus en aide à plus de cinq cents victimes. Ce sont en général des femmes et des enfants embauchés pour devenir employés domestiques dans d’autres pays, en particulier en Malaisie. Certains migrants ont également été recrutés par des réseaux de prostitution.

Ces dernières années, la province des Petites îles de la Sonde orientales (Nusa Tenggara), en majorité catholique, a enregistré le plus grand nombre d’affaires dans le pays. Plus de 50 % des victimes viendraient de la région. En 2014, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré près de 7 190 victimes qui viendraient du Nusa Tenggara. Grâce aux efforts du père Paschalis, au moins dix trafiquants ont pu être emprisonnés au cours des six dernières années, pour des peines de prison d’un à neuf ans. « Je ne me serais jamais attendu à recevoir un prix comme celui-ci, je n’y ai même jamais pensé. Je pense qu’il y a beaucoup d’autres personnes comme moi, et dont le travail est même bien plus important que le mien, et ils méritent peut-être plus ce prix que moi », a confié le prêtre. « Mais c’est bien sûr un honneur pour tous ceux qui travaillent au service de l’humanité, et aussi pour les témoins et les victimes qui ont osé parler à la justice. » Le père Paschalis a salué LPSK pour sa contribution à ses propres efforts pour protéger les victimes de la traite des personnes. Six autres personnes ont également été récompensées par le prix LPSK, dont le procureur du district de Kulonprogo, dans la province de Yogyakarta, et la Fondation pour l’aide juridique (Lega laid foundation) de l’Association indonésienne des femmes pour la Justice (Women’s association for Justice), basée à Jakarta.

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Katharina R. Lestari / Ucanews