Eglises d'Asie

Un rapport sur la situation des droits de l’homme suscite la colère des autorités de Macao

Publié le 25/03/2023




Le 20 mars, le gouvernement de Macao a protesté contre un nouveau rapport sur les « pratiques par pays en matière de droits de l’homme », publié par le Département d’État des États-Unis. Les autorités de la région administrative spéciale chinoise ont dénoncé des affirmations « sans fondement » et qui minimise des développements positifs de l’ancienne colonie portugaise. Macao a réfuté les accusations et réitéré sa détermination à atteindre ses objectifs de développement en collaboration avec la Chine continentale.

Macao, une ancienne colonie portugaise, compte environ 700 000 habitants dont près de 30 000 catholiques.

Les autorités de Macao ont protesté contre un rapport américain sur les violations des droits de l’homme, en le dénonçant comme « sans fondement » et en affirmant qu’il minimise des développements positifs sur la région administrative spéciale chinoise. Selon le quotidien local Hoje Macau, le gouvernement de Macao a déclaré que le « Rapport de 2022 sur les pratiques par pays en matière de droits de l’homme », publié par le Département d’État des États-Unis, avait des « motifs cachés ».

Le rapport annuel, publié le 20 mars, évoque des questions significatives liées aux droits de l’homme à Macao, y compris des « restrictions sérieuses contre la liberté des journalistes » à collecter l’information ; ainsi qu’une « ingérence importante contre le droit de rassemblement pacifique ». Le rapport cite aussi « l’incapacité des citoyens à changer leur gouvernement de manière ordonnée via des élections justes et libres », entre autres.

Le gouvernement de Macao a réagi rapidement en affirmant que ce « soi-disant rapport a des intérêts personnels en vue, et contient des commentaires sans fondement, avec des calomnies sur la condition réelle des droits de l’homme à Macao ». Dans leur déclaration, les autorités ont également insisté en assurant que le territoire faisait des progrès systématiques et en soulignant que « les résultats historiques en matière de développement ne pouvaient pas être dénigrés ».

« Il y a eu des rapports sur un renforcement de la censure »

Le rapport américain a notamment dénoncé des restrictions de contenu et des cas de censure mis en place par les autorités de Macao contre la presse et différents médias, y compris en ligne. « Il y a eu des signalements sur un renforcement de la censure, surtout sur des sujets liés aux autorités de la région administrative spéciale, à la Chine et au massacre de 1989 de la place Tiananmen », poursuit le rapport.

Il affirme aussi que des hauts fonctionnaires auraient vivement recommandé à la presse d’exprimer son patriotisme et de montrer son « amour pour la patrie et Macao ». Le rapport cite également la fermeture du site internet prodémocratie Macau Concealer, qui publiait régulièrement des informations satiriques afin de dénoncer des contraintes budgétaires et une détérioration de la scène politique locale en 2021.

Dans son rapport, Département d’État des États-Unis a également affirmé que les autorités de Macao « dictaient » les questions des journalistes à l’avance lors des conférences de presse régulières sur la pandémie. Les autorités auraient également interrompu régulièrement des journalistes et arraché leur micro durant des conférences de presse.

Le rapport cite aussi des restrictions sur la liberté de rassemblement, notamment concernant la veillée du 4 juin en mémoire du massacre de la place Tiananmen, organisée chaque année par l’Union pour le développement démocratique, représentée par les anciens parlementaires Sunny Au et Antonio Ng. Ce serait la première fois depuis 1990 qu’aucune veillée ni manifestation publique ne sont organisées à Macao en mémoire des événements. Des rassemblements similaires ont également été annulés à Hong-Kong.

Le gouvernement de Macao a réfuté les accusations du rapport

Une autre question clé évoquée par le rapport concerne le manque de liberté de participation au processus politique, alors que les résidents n’auraient pas eu l’opportunité de choisir les représentants qu’ils voulaient. « La loi limite la capacité des électeurs à changer leur gouvernement par des élections régulières, libres et justes, parce qu’il n’y a pas de suffrage universel pour la plupart des positions électorales », affirme le rapport. Ce dernier cite également un « serment d’allégeance » que les représentants élus doivent prononcer avant tout début de mandat.

Dans son communiqué, le gouvernement de Macao a réfuté tout manquement concernant la liberté des citoyens, en réitérant sa détermination à atteindre ses objectifs de développement en collaboration avec la Chine continentale. « Le gouvernement MSAR [Région administrative spéciale de Macao] est attaché à une gouvernance fondée sur le droit et travaille aux côtés des résidents de Macao afin de réussir un développement socio-économique fort et durable ».

« Avec le soutien du Gouvernement central [chinois], le gouvernement MSAR continuera de défendre sans réserve les avantages de la ville, de servir le développement national dans son ensemble, et de contribuer à de nouveaux progrès pour la mise en œuvre stable et réussie du principe ‘un pays, deux systèmes’ », a poursuivi le communiqué.

(Avec Ucanews)