Eglises d'Asie – Corée du sud
Un Sud-Coréen récompensé pour son travail contre le harcèlement scolaire
Publié le 20/09/2019

Le gouvernement et les établissements scolaires voulaient éviter d’attirer l’attention du public sur la question. Les victimes et leurs parents avaient peur et ne voulaient pas parler. Pourtant, Kim a persévéré. Il a parlé publiquement du suicide de son fils et du harcèlement qui l’a provoqué. « Il y avait beaucoup de difficultés », confie-t-il. « Mais je suis retourné vers Dieu ». Il explique que tout s’est joué quand il ne pouvait même plus payer les salaires du personnel de la fondation. Je faisais de mon mieux pour la société, pour les enfants, mais nous étions très pauvres. J’ai donc demandé à Dieu de m’aider. Je lui ai dit que c’était Sa responsabilité », explique-t-il. Il ajoute que la fondation a été lancée avec seulement quelques personnes, mais quand d’autres affaires sont survenues, il a commencé à embaucher davantage. « J’ai donc demandé à Dieu de me donner un coup de main, sinon je ne pouvais plus continuer. » Durant les 24 années suivantes, Kim et les membres de la fondation ont développé un programme holistique de détection, de protection et de prévention de la violence juvénile. Des activités comme des campagnes anti-harcèlement, des séminaires, des meetings, des concerts ou des projections ont été organisées. L’organisation a créé une ligne téléphonique d’écoute, qui reçoit jusqu’à cinquante appels par jour. Aujourd’hui, l’organisation propose aussi des services de conseil et de médiation, en partenariat avec le ministère de l’Éducation sud-coréen. Son programme de médiation et de réconciliation se concentre aussi bien sur les anciens coupables de harcèlement scolaire que sur l’accompagnement des familles et la protection des victimes. En 2010, la fondation a lancé un institut qui offre des programmes de formation sur la prévention et la détection de la violence juvénile. En 2018, une étude a constaté que depuis la création de la fondation en 1995, la violence à l’école en Corée du Sud a chuté de 20 % à 3 %. « C’était la volonté de Dieu que consacre ma vie à cette cause. C’est ma promesse envers mon fils », affirme Kim. Pour le « courage discret » dont il a témoigné « en transformant son deuil personnel en mission » pour protéger la jeunesse coréenne du harcèlement et de la violence, il a reçu le prix Ramon Magsaysay 2019, également connu comme le Prix Nobel de l’Asie. Le jury a reconnu son « dévouement inlassable afin de transmettre aux jeunes des valeurs d’estime personnelle, de tolérance et de respect mutuel ». Kim, de son côté, attribue le succès de son travail à Dieu. « Je le dois à Dieu, et je crois que maintenant, mon fils me sourit. »
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Maria Tan / Ucanews
