Eglises d'Asie

Une association écologiste saisit la Cour Suprême pour exiger la suppression des sacs plastique

Publié le 29/10/2021




Les militants entendent forcer le gouvernement à prendre des mesures pour prévenir les dommages environnementaux “irréversibles” causés par les déchets plastiques.

Mgr Joel Baylon, évêque de Legazpi, a participé aux opérations de nettoyage des fonds marins dans sa provincehis province.

Un groupe de défenseurs du climat et de l’environnement a saisi la plus haute juridiction des Philippines pour obliger le gouvernement à prendre des mesures afin de prévenir les dommages “irréversibles” causés à l’environnement par l’utilisation du plastique par les grandes entreprises.

Oceana Philippines a déposé une plainte de 100 pages auprès de la Cour suprême, arguant que le gouvernement actuel ne respecte pas le droit constitutionnel des Philippins à un environnement sain.

Le groupe demande d’interdire aux établissements commerciaux, aux entrepôts et aux fabricants de vendre, transporter, distribuer et utiliser des sacs en plastique jetables contenant des substances chimiques perturbatrices du système endocrinien comme le bisphénol A.

L’Agence américaine de protection de l’environnement a interdit l’utilisation de produits contenant du bisphénol-A après que des études ont montré que ce composé affectait la croissance, la reproduction et le développement des organismes aquatiques dans les océans.

“Après 20 ans de tergiversations, il est devenu tout à fait clair que les responsables gouvernementaux ne se soucient pas d’éviter ou de réduire la pollution plastique, conformément au principe de précaution”, écrit Oceana dans sa pétition.

Le principe de précaution permet aux décideurs tels que le président et les membres du cabinet d’adopter des mesures pro-environnementales lorsqu’il existe des preuves de dégradation de l’environnement et de menace pour les vies humaines.

L’association a également cité un rapport de 2020 qui identifie huit grandes entreprises philippines produisant des substances chimiques, qui sont les principaux pollueurs plastiques du pays.

“L’audit 2020 a porté sur 38 580 pièces de déchets plastiques récupérés sur 17 sites”, rappelle le groupe.

Dans sa plainte, Oceana Philippines mentionne un rapport de l’Université d’Oxford selon lequel environ 80 % des déchets plastiques présents dans les océans proviennent des rivières asiatiques, les Philippines contribuant à un tiers de ce total.

« Les générations futures doivent avoir une chance de naître dans un monde qui ne se noie pas dans le plastique », a déclaré un porte-parole.

Le père Junjun Carbonel, du diocèse de Digos, dans la province de Davao, a soutenu cette démarche, affirmant que prendre soin de l’environnement était un devoir moral pour tous les chrétiens.

« Bravo à ce groupe d’écologistes assez courageux pour monter un dossier et demander la protection de la Cour suprême, a-t-il déclaré. Nous devrions nous inspirer de leur courage pour exiger des grandes entreprises qu’elles cessent de polluer nos rivières et nos océans. »

Le prêtre a également cité en exemple une récente campagne de nettoyage des fonds aquatiques dans la province de Bicol, à laquelle a participé l’évêque Joel Baylon de Legazpi. « L’évêque a pris lui-même la tête d’un groupe de plongeurs pour nettoyer les fonds marins de son diocèse, a-t-il souligné. C’est une inspiration à suivre. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Père Ricky Bermas / Ucanews