Eglises d'Asie – Inde
Une célébration nationale au Kerala en l’honneur de sainte Mariam Theresia Chiramel
Publié le 19/11/2019
Samedi 16 novembre, près de 30 000 catholiques indiens, dont trois cardinaux, plus de trente évêques et six cents prêtres et religieuses, ont pris part à une célébration nationale, au village de Kuzhikkattussery (dans le diocèse d’Irinjalakuada, de l’Église syro-malabare), afin de rendre grâce après la canonisation de sainte Mariam Theresia Chiramel Mankidiyan (le 13 octobre à Rome). La messe était célébrée en syriaque, en hindi et en anglais, en plus de la langue locale malayalam, en présence du cardinal George Alencherry, archevêque majeur d’Ernakulam-Angamaly (Église catholique syro-malabare), du cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne, et du cardinal Baselios Cleemis, archevêque majeur de Trivandrum (Église catholique syro-malankare). L’Église syro-malabare, qui suit le rite syriaque oriental, utilise toujours le syriaque comme langue liturgique. Durant les festivités, de nombreuses interventions ont souligné l’affinité culturelle et linguistique de la sainte avec les habitants de la région, en invitant les Indiens à suivre son exemple. Sainte Mariam Theresia « est une sainte de chez nous », a confié le cardinal Cleemis, en expliquant que la religieuse est née dans un village ordinaire où elle a vécu modestement avec sa famille. Elle est née le 26 avril 1876 au village de Puthenchira, dans le district de Thrissur. Elle voulait devenir religieuse, mais ne parvenait pas à trouver de congrégation qui travaillait au service des familles ; elle a fondé la congrégation de la Sainte-Famille de Thrissur en 1914. Elle est morte le 8 juin 1926 à l’âge de cinquante ans ; elle a été déclarée vénérable en 1999, et béatifiée par Jean-Paul II en 2000.
« Sainte Mariam Theresia est une source d’inspiration pour nous tous, elle nous incite à être plus proches de ceux qui sont dans le besoin et des marginalisés », a confié Mgr Pauly Kannookadan, évêque d’Irinjalakuda, qui a assuré qu’en imitant « la vie, la foi et la conscience sociale de la sainte, la vie catholique serait plus fervente ». « La religieuse a montré un courage extraordinaire en sortant de chez elle et en allant à la rencontre des familles démunies », a-t-il ajouté. « Elle échangeait librement avec les gens, elle venait en aide et consolait ceux qui étaient dans le besoin, à une époque où il n’était pas possible, pour une femme, de sortir seule et de parler à des étrangers », a rappelé Mgr Kannookadan. « Non seulement elle a brisé un tabou, mais elle a également créé une première école pour filles dans sa paroisse. C’était aussi une mystique qui a passé beaucoup de temps en prière et devant l’eucharistie. » Pour marquer la canonisation de la fondatrice, la congrégation de la Sainte-Famille de Thrissur et le diocèse d’Irinjalakuda se sont associés à sa famille pour lancer une collecte à hauteur d’un million de dollars, dont 70 % iront à la congrégation. L’opération a été lancée après la messe, le 16 novembre, en présence de ministres de l’État du Kerala et de responsables religieux. Le projet est notamment destiné à la construction de logements pour les sans-abri, et à l’assistance des familles, des filles et des patients démunis. Sainte Mariam Theresia est devenue la septième Indienne canonisée. On compte également sept autres catholiques indiens bienheureux, et onze vénérables. Le processus de canonisation est également en cours pour quarante autres Indiens qui ont également été déclarés « serviteurs de Dieu ».
(Avec Ucanews, Kerala)
CRÉDITS
Ucanews