Eglises d'Asie – Inde
Une décision de la Haute Cour de Chennai inquiète les enseignants religieux
Publié le 26/03/2019

Plus de 2 800 établissements concernés au Tamil Nadu
Les services fiscaux ont toutefois fait appel suite à la décision de la Haute Cour, aboutissant au verdict annoncé le 20 mars. La Cour a affirmé que ni le département fiscal, ni le gouvernement de l’État n’étaient concernés par le caractère religieux de ces institutions. Selon la Cour, le fait que les enseignants soient des religieuses ou des missionnaires ne peut pas légitimer une exonération d’impôt. Le conseil des évêques du Tamil Nadu a décidé de faire appel auprès de la Cour Suprême indienne. Le père Sahayaraj explique que dans l’État du Tamil Nadu, près de 5 000 enseignants catholiques (dont de nombreux prêtres, religieuses et religieux) travaillent au sein de plus de 2 800 instituts scolaires catholiques parrainés par l’État. « L’État devrait prendre en compte leur contribution à l’éducation de millions de jeunes, en particulier auprès des plus pauvres », ajoute le prêtre. Les religieux catholiques enseignant dans des instituts parrainés par l’État étaient déjà exemptés d’impôts en Inde avant même l’indépendance du pays, en 1947.
En 2015, l’État du Kerala, au sud du pays, a également mis fin à cette pratique en demandant l’imposition des salaires. Dans le nord de l’Inde, quelques prêtres et religieuses sont également employés dans des écoles parrainées par l’État. Certains État comme le Jharkhand leur accordent l’exonération, d’autres non. « Nous ne bénéficions d’aucune exemption », explique le père P. J. John, directeur de l’institut de Sciences sociales de Bhopal, une école renommée du Madhya Pradesh. « Actuellement, le gouvernement ne nommerait pas des prêtres ou des religieuses catholiques dans notre institut, donc cette décision ne nous affectera pas beaucoup », ajoute-t-il. Dans les États du nord-est du pays, où les missionnaires chrétiens gèrent des centaines d’établissements scolaires, ils n’y ont pas droit non plus puisque ces établissements ne sont pas financés par le gouvernement. « Nous n’avons pas d’établissements parrainés par l’État, donc nous n’avons aucune exonération », explique le père G. P. Amalraj, secrétaire adjoint du conseil régional des évêques du nord-est de l’Inde.
(Avec Ucanews, New Delhi)
CRÉDITS
Ritu Sharma / Ucanews
