Eglises d'Asie

Une délégation chrétienne appelle le gouvernement à défendre leurs droits

Publié le 01/10/2021




Ce mardi 28 septembre, une cinquantaine de responsables chrétiens ont rencontré le ministre fédéral indien des Affaires des minorités, Mukhtar Abbas Naqvi, ainsi que John Barla, sous-secrétaire, afin de remettre un memorendum présentant différents problèmes touchant les minorités chrétiennes en Inde. Parmi les membres de la délégation chrétienne, on comptait Mgr Anil Joseph Thomas Couto, archevêque de Delhi, Mgr Kuriakose Bharanikulangara, archevêque de Faridabad (de l’Église syro-malabare de rite oriental).

Mgr Anil Couto, archevêque de Delhi, lors d’une rencontre des responsables chrétiens avec le ministre fédéral pour les Minorités, à New Delhi le 28 septembre.

Le 28 septembre, 50 responsables religieux de plusieurs confessions chrétiennes ont rencontré le ministre fédéral indien des Affaires des minorités, Mukhtar Abbas Naqvi, ainsi que John Barla, sous-secrétaire du ministère. À cette occasion, ils ont demandé l’intervention du gouvernement fédéral indien contre des lois anti-conversion votées dans plusieurs gouvernements provinciaux, punissant les conversions religieuses par force ou par ruse. Les responsables chrétiens ont souligné que le fait d’empêcher quelqu’un de rejoindre ou pratiquer la religion de son choix limite la liberté de conscience et la liberté religieuse garanties par la Constitution du pays. Un autre thème clé de cette rencontre spéciale portait sur de nouvelles restrictions légales imposées sur les dons étrangers destinés aux œuvres caritatives, qui sont pourtant au bénéfice des populations indiennes démunies et marginalisées.

Le ministre Mukhtar Naqvi a souligné une longue tradition indienne célébrant toutes les religions, le patrimoine culturel commun et l’héritage de la coexistence entre les différentes communautés. « Toute tentative de troubler l’unité et l’harmonie blesse l’âme même de l’Inde », a-t-il déclaré. Les 50 responsables chrétiens présents lui ont remis un memorandum évoquant une série de questions touchant les minorités chrétiennes en Inde. Le document a été lu par Mgr Anil Joseph Thomas Couto, archevêque de Delhi, lors d’une rencontre de près de trois heures et demie. « C’était une formidable opportunité d’attirer l’attention des ministres sur nos problèmes », confie Mgr Kuriakose Bharanikulangara, de l’archidiocèse de Faridabad (de l’Église catholique orientale syro-malabare).

Une réaction trop souvent tiède des autorités face aux abus

Les violences permanentes contre les chrétiens, sous le faux prétexte de conversions forcées, et la destruction ou la désacralisation de leurs lieux de culte, ont également été évoquées durant la rencontre. Des membres de la délégation chrétienne ont aussi dénoncé la réponse trop souvent tiède de la police et des autorités administratives, quand les chrétiens sont visés injustement. « Les ministres ont promis de prendre en compte nos inquiétudes et ils nous ont assuré de l’aide du gouvernement », explique Mgr Bharanikulangara, interrogé le 29 septembre. La nouvelle politique nationale en matière d’éducation, ainsi que le sort des populations indigènes, des Dalits et des autres communautés marginalisées, ont aussi été soulevés durant les échanges.

Les discriminations contre les chrétiens et musulmans Dalit, concernant l’accès à l’éducation et à l’emploi, ont également été évoquées. Il a été suggéré que la religion ne devrait pas être un facteur déterminant concernant des avantages réservés à des castes et tribus indigènes défavorisées depuis longtemps. D’autres membres de la délégation ont également demandé la fondation d’une université nationale chrétienne financée par l’État, dans la lignée de l’université musulmane Aligarh et l’université hindoue Banaras, afin d’assurer le développement socio-économique de la communauté chrétienne et de soutenir la formation et l’entreprenariat. Selon le recensement de 2011, on compte 966 millions d’hindous dans le pays, soit environ 80 % de la population indienne (1,3 milliard d’habitants), pour 172 millions de musulmans (14 %) et 29 millions de chrétiens (2,3 %).

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews