Eglises d'Asie – Corée du sud
Une église dédiée à saint André Kim déclarée comme patrimoine national
Publié le 18/03/2023
L’Administration du patrimoine culturel du gouvernement sud-coréen a inscrit l’église Saint-André Kim Taegon, dans le diocèse de Suwon, comme patrimoine culturel national, selon des sources ecclésiales locales. Les restes de saint André Kim, martyr et premier prêtre coréen, y sont ensevelis. Les autorités ont annoncé la nouvelle le 15 mars à Mgr Matthias Ri long-hoon, évêque de Suwon, selon le site internet diocésain.
L’église est située sur le site du sanctuaire catholique de Mirinae, dans la ville d’Anseong, à environ 50 km au sud de Séoul, la capitale. Elle a été construite en 1928. Outre la dépouille du saint coréen, on y trouve aussi le premier cercueil qui a contenu son corps après son martyre au XIXe siècle, ainsi qu’un cimetière devant l’église.
Dans son communiqué, l’agence nationale a salué l’église d’Anseong pour sa richesse culturelle et architecturale, ce qui lui a valu d’être inscrite comme patrimoine national. « La forme originale de cette église mémoriale est bien entretenue, et les tombes situées devant illustrent bien le symbolisme et la nature des lieux », a-t-elle confié. L’Administration du patrimoine culturel prévoit de préserver et entretenir régulièrement l’église, en coopération avec le gouvernement local et le diocèse.
« L’église Saint-André Kim Taegon a été reconnue pour sa valeur nationale »
Il s’agit de la cinquième église du diocèse de Suwon inscrite comme patrimoine culturel national. « Je pense que l’église mémoriale Saint-André Kim Taegon a été reconnue pour sa valeur à l’échelle nationale », a réagi le recteur du sanctuaire, le père Ji Cheol-hyeon. « J’espère que beaucoup de gens découvriront saint André Kim grâce à cette inscription de l’église comme patrimoine culturel », a-t-il ajouté.
André Kim Taegon est né le 21 août 1821. Ses parents étaient des chrétiens convertis. Il a été baptisé à l’âge de 15 ans, et il s’est rendu à Macao, en Chine, pour étudier au séminaire. De retour en Corée au bout de six ans, il est ensuite à nouveau parti à Shanghai, en Chine, où il a été ordonné prêtre. En Corée, il a assisté les missionnaires catholiques, et une de ses responsabilités a été d’aider les missionnaires à entrer dans le pays par voie maritime, afin d’éviter les patrouilles aux frontières.
En effet, durant cette période, la dynastie Joseon persécutait les chrétiens et plusieurs milliers de fidèles coréens ont été torturés brutalement et massacrés. Les dirigeants considéraient le christianisme comme une religion occidentale subversive véhiculant l’impérialisme étranger et défiant les valeurs confucéennes.
André Kim Taegon a été arrêté à cause de son travail missionnaire, et torturé en prison. Il a été décapité au bord du fleuve Han, près de Séoul, le 16 septembre 1846 à l’âge de 25 ans. Le père du saint, Ignatius Kim, est aussi mort en martyr durant les persécutions, en 1839. La même année, Paul Chong Hasang, un missionnaire laïc, est décédé à l’âge de 45 ans. En 1984, durant sa visite en Corée du Sud, Jean-Paul II a canonisé 103 martyrs de Corée, dont André Kim, Igniatus Kim, Paul Chong et plusieurs missionnaires français également martyrisés au XIXe siècle. Saint André Kim est aujourd’hui le saint patron des prêtres coréens.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Suwon Diocese / Ucanews