Eglises d'Asie – Philippines
Une éruption provoque l’évacuation de 14 000 habitants aux Philippines
Publié le 15/06/2023
Depuis ce dimanche 11 juin, près de 14 000 habitants de Legazpi (sur la côte sud-est de l’île de Luçon, dans la province d’Albay) ont été évacués alors que des cendres et des gaz toxiques sont sortis du volcan Mayon, le plus actif des Philippines et situé à environ 6 km de la ville. D’une altitude de 2 462 m, il est connu pour son cône parfaitement dessiné et ses éruptions régulières.
La lave, qui s’écoule lentement mais sûrement depuis quelques jours depuis le sommet, n’est pas une menace immédiate mais les résidents restent exposés aux gaz toxiques et aux chutes de pierres. Les habitants ont donc été évacués sur un rayon de six kilomètres autour de la montagne, et logés dans des écoles et des centres d’évacuation. Alors que la lave continue de couler sur les pentes du volcan, les gens continuent d’être installés dans des centres d’évacuation d’urgence où ils pourraient devoir rester un certain temps, selon les experts.
Les autorités sont déjà prêtes à évacuer les habitants sur une plus grande partie du territoire si nécessaire ; cependant, malgré les interdictions, beaucoup de curieux restent captivés par le spectacle de l’éruption. Les services d’urgence philippins sont très bien formés et préparés en cas d’éruption, afin de limiter les dégâts et de protéger la population, mais leurs ressources limitées affecteront les distributions de nourriture, d’eau potable et autres biens nécessaires aux personnes déplacées.
Dans ce contexte, le diocèse de Legazpi, via son Centre d’action sociale et en collaboration avec des paroisses locales, a déjà mobilisé ses propres équipes d’urgence et lancé une campagne d’appel aux dons.
Plus de 50 éruptions en 400 ans
Le volcan Mayon fait partie des 24 volcans actifs dans l’archipel philippin. Au cours des quatre derniers siècles, il est entré en éruption à plus de 50 reprises, celle de 1814 ayant été la plus dévastatrice avec près de 1 200 victimes. La montagne est aussi un site touristique populaire et une région majoritairement agricole, même si l’activité volcanique rend la vie difficile aux communautés vivant au pied des pentes du volcan, les émissions de cendres et de gaz toxiques étant un risque permanente qui peut même toucher des régions urbaines plus éloignées.
Aux Philippines, les habitants se souviennent aussi de l’éruption du 15 juillet 1991 sur le mont Pinatubo, près de la ville d’Angeles au nord de Manille. Après une série de tremblements de terre et d’éruptions phréatiques (un type d’éruption volcanique caractérisé par l’expulsion violente d’une importante masse d’eau du sol sous la forme d’explosions) qui ont duré plusieurs mois, l’explosion finale du dôme de lave qui s’était formé au sommet a envoyé un nuage de cendres dans l’atmosphère jusqu’à près de 40 km d’altitude, projetant des cendres sur plusieurs milliers de kilomètres carrés et comblant des vallées avec des dépôts volcaniques d’une épaisseur importante.
Par la suite, des pluies torrentielles ont provoqué des coulées de boue volcanique (appelées lahars), couvrant des champs et des villages alentour. Près de 250 000 habitants ont été déplacés au total, dont beaucoup ne sont jamais revenus, la région ayant changé définitivement d’apparence. Le bilan a été de 847 décès, mais la catastrophe a affecté au moins 2 millions de Philippins.
(Avec Asianews)