Eglises d'Asie – Japon
Une étude de l’université de Chiba constate une tendance à l’isolement chez les enfants
Publié le 04/06/2019
Un échantillon de 2 986 élèves d’école primaire japonais, habitant dans des zones rurales et urbaines du pays, a répondu à plusieurs enquêtes récentes menées par l’université de Chiba, la capitale de la préfecture de Chiba dans l’est de Tokyo. Selon cette étude, 70 % d’entre eux affirment ne pas jouer à l’extérieur en semaine, et plus de 10 % d’entre eux ont précisé ne pas avoir de camarades de jeu. « Une intervention sociale est nécessaire pour encourager ces enfants à aller jouer dehors », demande Isami Kinoshita, professeur du département des sciences environnementales à l’université de Chiba, cité par le quotidien japonais Mainichi Shinbun. L’universitaire et ses collaborateurs ont notamment collecté des données auprès d’écoles primaires de la ville de Kesennuma, dans la préfecture de Miyagi dans le nord-est du Japon. Selon l’enquête, 76 % des enfants affirment ne pas jouer à l’extérieur en semaine. Quelque 18 % n’ont pas de camarades de jeu et 29 % expliquent n’avoir qu’un ou deux amis. Près de 85 % des répondants restent à la maison pour jouer.
Afin de comparer ces résultats avec la situation vécue dans les zones urbaines, le même questionnaire a été mené dans une école primaire de la ville de Chiba, auquel 425 enfants ont répondu. Les chercheurs expliquent que les élèves interrogés à Chiba ont les mêmes tendances que ceux de Kesennuma : 77 % des enfants restent enfermés en semaine, 13 % n’ont pas de camarades de jeu et 76 % expliquent qu’ils restent à la maison pour jouer. Les enfants d’école primaire de trois municipalités de la préfecture de Fukushima, dans le nord-est du pays, et de la préfecture de Gunma, au nord-ouest de Tokyo, ont également répondu à l’enquête. Les résultats indiquent les mêmes tendances, mais la proportion d’élèves solitaires s’élève cette fois-ci entre 20 et 30 % des répondants. « Même dans les régions rurales, alors qu’ils sont entourés par la nature, ils restent enfermés. Ils perdent l’envie d’aller dehors, et il devient plus difficile pour eux de trouver des camarades de jeu, alors que le taux de natalité continue de chuter au Japon », suppose Mitsunari Terada, qui a participé à l’étude. De son côté, Isami Kinoshita estime que « pour les enfants, jouer à l’extérieur et dans la nature est une façon d’interagir avec la société, c’est nécessaire pour qu’ils puissent apprendre à prendre des décisions et à penser par eux-mêmes ».
(Avec Asianews)
Crédit : Danny Choo / CC BY-SA 2.0