Eglises d'Asie

Une fondation indienne appelle à protéger la plus grande démocratie du monde

Publié le 20/04/2023




Le 13 avril, une fondation indienne prodémocratie, l’organisation Anhad, a fêté le 20e anniversaire de sa création en appelant à protéger la démocratie en Inde. Selon la fondatrice du groupe, Shabnam Hashmi, on assiste à un « rétrécissement de l’espace démocratique et des libertés fondamentales » dans le pays. Elle évoque en particulier les attaques récentes de nombreux groupes nationalistes hindous à travers l’Inde, partisans du parti pro-hindou BJP de Narendra Modi, contre les minorités.

L’organisation indienne Anhad, qui a fêté le 20e anniversaire de sa fondation, a appelé à protéger la démocratie indienne.

L’organisation Anhad (Act Now for Harmony and Democracy), basée à New Delhi et engagée pour la démocratie, les droits de l’homme et l’harmonie intercommunautaire, a fêté ses vingt ans en mars dernier. Le mouvement a été fondé en 2003 après des tensions déclenchées entre hindous et musulmans dans l’État du Gujarat, qui était alors dirigé par l’actuel Premier ministre Narendra Modi.

Les avocats, historiens, économistes, universitaires et militants prodémocratie qui se sont rassemblés pour l’occasion, le 15 avril dans la capitale indienne, ont dénoncé un « rétrécissement de l’espace démocratique et des libertés fondamentales » dans le pays.

« Il y a de plus en plus de violences, une atmosphère de haine qui affecte tout le pays, et des attaques constantes contre le tissu démocratique national », a déclaré Shabnam Hashmi, fondatrice d’Anhad, en évoquant les attaques récentes perpétrées par des groupes nationalistes hindous à travers l’Inde, partisans du parti pro-hindou BJP de Narendra Modi.

Shabnam Hashmi a ajouté que « Les droits humains et constitutionnels des habitants, en particulier le droit fondamental à l’égalité, ainsi que le droit de vivre dans la dignité et le droit de dissidence, ont été bafoués en toute impunité ». Selon elle, les institutions de veille ont été systématiquement réduites au silence, l’indépendance de la justice a été menacée et le fonctionnement du Parlement a été gravement compromis par le parti BJP au pouvoir depuis 2014.

« Les minorités et les marginalisés sont sous pression »

Récemment, le gouvernement fédéral indien a introduit de nouveaux manuels scolaires dont le contenu ne mentionne plus des sujets de l’histoire récente comme les émeutes survenues au Gujarat en 2002, ou encore des auteurs Dalits (anciennement appelés « intouchables »). « Le pays traverse une situation terrible. Les minorités et les marginalisés sont sous pression », souligne A. C. Michael, président de la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi.

Selon le poète et critique Ashok Vajpeyi, « on tente de remplacer le pluralisme par le majoritarisme ». « On peut le voir concrètement dans les paroles et les actions du parti dirigeant », ajoute-t-il. Il affirme, en évoquant les efforts en faveur d’une nation théocratique hindoue, que l’esprit scientifique est remplacé par des mythes et de la désinformation. De son côté, Pamela Philipose, une journaliste et chercheuse indienne, explique également que l’accès à l’information a été réprimé ces dernières années.

Prem Shankar Jha, économiste, souligne la nécessité de protéger la démocratie en Inde. Il appelle la population à ne pas céder aux propagandes cherchant à diviser les gens pour des raisons politiques.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews