Eglises d'Asie – Inde
Une foule interreligieuse rassemblée pour la saint Jacques au Tamil Nadu
Publié le 30/07/2019
Plus de 100 000 personnes de différentes communautés religieuses de l’État du Tamil Nadu ont pris part, mercredi 24 juillet, à une procession catholique annuelle organisée pour la saint Jacques, devant la place de l’église Saint-Jacques de l’île de Pamban. L’église catholique, petite mais qui attire de nombreux pèlerins, est située dans le village de Thangachimadam, sur la commune de Rameswaram, considérée comme une ville sainte pour les hindous. « Même si la fête de saint Jacques est une fête chrétienne, des fidèles d’autres religions y participent. C’est seulement grâce à la foi que les pèlerins sont nombreux à prendre part au festival », confie Ravichandrramavanni, président de l’union locale chrétienne. L’événement attire chaque année des milliers de pèlerins, qui viennent sur la petite île de Pamban pour la saint Jacques ou pour d’autres célébrations religieuses. Le festival de la saint Jacques dure une dizaine de jours et l’Église locale attend toujours la venue de nombreux fidèles. Selon Ravichandrramavanni, « beaucoup de fidèles se pressent dans l’église en étant mus par la puissance de guérison de la prière ». Le festival a commencé par une messe de nuit, au milieu des illuminations des décorations entourant la procession et accrochées sur la façade de l’église. La procession transporte trois chariots tirés par des chevaux, et portant des statues de la Vierge Marie, de Jésus et de saint Jacques. L’église est située dans le district de Ramanathapuram, qui fait partie du diocèse de Sivagangai. Il s’agit du premier lieu de culte catholique de l’île de Pamban, où se trouvent également plusieurs mosquées et temples hindous. L’église a vu le jour en 1644, mais le christianisme est arrivé sur l’île avec un prêtre jésuite italien, le père Antonio Criminali. Ce dernier, serviteur de Dieu et second martyr de l’Inde, est arrivé sur l’île en 1546 pour proclamer l’Évangile. Il a été tué trois plus tard par des pêcheurs, en colère contre les soldats portugais, mais son sacrifice a permis à ses paroissiens de s’échapper par la mer. Localement, l’église est connue sous le nom de St James Santhiyagappar ou Santhiya Rayapper Kovil. L’église d’origine a été détruite en 1933, puis reconstruite au même endroit sept ans plus tard. Le site attire aussi des pèlerins hindous et musulmans. Sa façade affiche d’ailleurs, avec la croix chrétienne, le croissant islamique et une tour hindoue, afin de signifier que tous les fidèles et toutes les confessions y sont respectés.
(Avec Asianews)
Crédit : Nsmohan / CC BY-SA 3.0