Eglises d'Asie

Uttarakhand : la ville de Joshimath menace de s’effondrer au pied de l’Himalaya

Publié le 12/01/2023




Le 6 janvier, après l’effondrement d’un temple de Joshimath, dans l’État de l’Uttarakhand (dans le nord de l’Inde, au pied de l’Himalaya, à 1 900 m d’altitude), des résidents ont été évacués alors que la ville, qui compte environ 20 000 habitants, risque de s’effondrer en raison d’un affaissement de terrain. Le père Ajo Thelappily, curé de la paroisse de Jyoti Niwas, une mission située près de Joshimath, précise que la ville a été frappée par des glissements de terrain sans précédent ces derniers jours.

Joshimath (ici en octobre 2017), ville de 20 000 habitants dans l’Himalaya indien, à près de 1 900 m d’altitude, menace de s’effondrer à cause d’un affaissement de terrain.

Dans l’État de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, aux pieds de l’Himalaya, les pentes surplombant la ville de Joshimath sont en train de s’effondrer littéralement. Située à environ 1 900 mètres d’altitude, la ville compte environ 20 000 habitants. Plus de 600 bâtiments sur 4 500 sont fissurés et deviennent de moins en moins sûrs – une situation qui serait liée aux changements climatiques et à une structure géologique fragile.

Ces derniers jours, un temple s’est écroulé, semant la panique parmi des habitants forcés de camper à l’extérieur par un temps glacial. Par ailleurs, l’axe routier majeur reliant Joshimath et Malari, dans le district de Chamoli, et qui mène à la frontière avec la Chine, est également fissuré en plusieurs endroits à cause de glissements de terrain, près de la station de taxis de Malari.

Le père Ajo Thelappily, membre des Carmes de Marie Immaculée (une congrégation cléricale syro-malabare de droit pontifical – le premier institut religieux catholique fondé en Inde), est curé de la paroisse de Jyoti Niwas, une mission située près de Joshimath. Il explique que « la ville a été frappée par des glissements de terrain sans précédent depuis le 6 janvier ».

« La plupart des zones affectées sont les pentes de la vallée d’Auli et plusieurs portions de la ville de Joshimat », ajoute-t-il, en précisant que des habitants ont commencé à être évacués en lieu sûr. « Pour l’instant, nous ne sommes pas affectés [à Jyoti Niwas], mais ne savons pas ce qui nous attend à l’avenir. »

« Pensez à notre mission et aux habitants de Joshimath dans vos prières »

Pour le père Thelappily, « la municipalité de Joshimath pourrait utiliser notre école pour loger les gens déplacés ». « Les autorités de l’Uttarakhand et le gouvernement indien tentent de trouver une solution au problème », explique-t-il. « S’il vous plaît, pensez à notre mission et aux habitants de Joshimath dans vos prières. »

Ce qui se passe à Joshimath n’était pas imprévisible. En effet, durant plusieurs décennies, une quantité importante d’eau souterraine a été pompée pour l’agriculture, affaiblissant les sols, ce qui aurait causé la situation actuelle. Sans compter d’autres raisons possibles évoquées, comme la construction d’un barrage hydroélectrique, un système de drainage défectueux et la construction d’un axe routier. Tout cela dans le cadre du tourisme religieux qui attire chaque année de nombreux sikhs et hindous sur la route de Joshimath, d’où le fait que le gouvernement soutienne le développement dans la région.

En attendant, des débats et des enquêtes sont en cours parmi les autorités pour identifier les causes et comprendre pourquoi rien n’a été fait pour empêcher quelque chose de prévisible. « Quand j’étais ministre de l’Environnement, j’ai cherché à affronter cette difficulté dans l’Uttarakhand », affirme Jairam Ramesh ancien ministre du gouvernement fédéral de l’ex-Premier ministre Manmohan Singh. « Je ne me suis pas fait beaucoup d’amis, mais ces images de Joshimath prouvent que j’avais raison. »

(Avec Asianews)