Eglises d'Asie – Vietnam
Cinq années de présence au Vietnam pour le représentant du Saint-Siège
Publié le 26/02/2016
… de mener au nord comme au sud du pays.
Le bilan de ses activités est généralement considéré comme très positif d’un point de vue pastoral. On relève néanmoins certains points négatifs, notamment en ce qui concerne le développement des relations diplomatiques entre le Vietnam et le Saint-Siège.
Le 13 janvier 2011, le pape Benoît XVI nommait l’archevêque, Mgr Leopoldo Girelli, « représentant non résident du Saint-Siège au Vietnam ». En même temps, il était nommé nonce apostolique à Singapour et délégué apostolique en Malaisie et à Brunei. Le prélat, originaire du diocèse de Bergame dans le nord de l’Italie et âgé de 58 ans à l’époque, était jusque-là nonce apostolique en Indonésie.
Cette nomination avait été le fruit d’un accord conclu lors de négociations entreprises au sein du « groupe mixte de travail Vietnam-Vatican ». L’accord fut signé au cours de la deuxième réunion du groupe, qui s’était tenue à Rome le 23 et 24 juin 2010. Ce fut la décision la plus importante, en tout cas, soulignée comme telle, dans le compte rendu publié séparément par les deux parties à l’issue des travaux.
Le titre porté par Mgr Girelli, « représentant non résident du Saint-Siège », était assez inhabituel et ne donnait pas une idée très précise de la nature de sa mission de l’envoyé du pape. Aussi attendait-on avec impatience ses premières déclarations. Lors de sa première visite au Vietnam (18 avril 2011), le représentant du pape ne laissa aucune ambiguïté à ce sujet.
Le premier jour de la réunion de la Conférence épiscopale à laquelle il participa, il remit ses lettres de créance non pas aux autorités civiles vietnamiennes mais à l’assemblée des évêques. Le deuxième jour de la réunion, il parla avec précision de sa mission de représentant. Mgr Girelli a expliqué que le gouvernement vietnamien le reconnaissait comme « ambassadeur extraordinaire » (en vietnamien, ‘Dac Su’) du Souverain pontife auprès de l’Eglise du Vietnam. Mais il n’exerce encore aucune fonction diplomatique auprès du gouvernement. L’établissement de relations diplomatiques entre le Vietnam et le Saint-Siège n’était point encore à l’ordre du jour.
Au cours de ces cinq dernières années, conformément à la mission qui lui a été donnée, le représentant du pape s’est surtout consacré à la visite pastorale des 26 diocèses du Vietnam, qui l’ont tous accueilli à de plusieurs reprises. Ce sont les diocèses les plus pauvres, les communautés catholiques des ethnies minoritaires, qui ont eu sa préférence.
Le délégué du pape s’est rendu cinq fois dans l’immense diocèse de Hung Hoa, qui couvre la région montagneuse du Nord-Ouest et abrite la majorité des minorités ethniques du nord. Il est allé à la rencontre des catholiques Montagnards des Hauts Plateaux du Centre-Vietnam, à Kontum (quatre fois) et à Ban Me Thuôt (trois fois).
Dans chacune de ses rencontres avec les diocèses du Vietnam, le prélat romain s’arrête et rend visite au grand séminaire, aux maisons religieuses, aux hôpitaux et dispensaires. Le prélat s’efforce également de participer aux grandes manifestations de l’Eglise catholique. Il préside la pose de la première pierre d’un certain nombre d’édifices du culte, comme la future basilique de Notre-Dame de La Vang. Il ne manque pas non plus d’être présent le premier jour des réunions de la Conférence épiscopale du Vietnam.
Dans une homélie prononcée à l’occasion d’une de ses visites pastorales, Mgr Girelli a ainsi exprimé le sentiment qui l’animait : « Lors de mes visites pastorales, je viens à la rencontre de la foi des fidèles, et j’apprécie à leur juste valeur le zèle pastoral que les prêtres et les évêques déploient au service de l’Eglise locale. »
D’un point de vue pastoral, on ne peut contester que le bilan de ces cinq années de présence au Vietnam est très positif. Les rapports fréquents et concrets de Mgr Girelli avec le peuple de Dieu au Vietnam auront permis au Saint-Siège d’entretenir des relations directes avec l’ensemble des fidèles au Vietnam.
Cependant, les limitations imposées à son rôle diplomatique ont sans doute restreint l’influence du prélat auprès des autorités civiles. On peut aussi se demander si cette nomination n’a pas retardé pour longtemps l’établissement de véritables relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam.
(eda/jm)