Eglises d'Asie

Visayas : plusieurs dizaines de milliers de réfugiés philippins à l’arrivée du « super-typhon » Rai

Publié le 17/12/2021




Ce jeudi 16 décembre, le super-typhon Rai a atteint les côtes de l’île de Siargao, dans le sud de l’archipel philippin, avec des vents soutenus de près de 195 km/h. Le bureau météorologique philippin a signalé des vents « très destructeurs » qui pourraient causer « des dégâts importants aux structures et à la végétation », ainsi que des inondations massives et des glissements de terrain. « L’Église est prête à aider ceux qui sont dans le besoin. Caritas est là pour vous aider », a confié le père Rolando Quitad, de l’archidiocèse de Palo dans la province de Leyte.

Une inondation lors du passage du typhon Ondoy (Ketsana), aux Philippines en 2009.

Le 16 décembre, plusieurs milliers de Philippins ont fui leurs maisons et leurs lieux de vacances alors que le « super-typhon » Rai s’est abattu sur le pays, et qu’une ONG avait averti que la tempête pouvait frapper lourdement les communautés côtières. Les prévisions météorologiques locales ont enregistré des vents soutenus de 195 km/h, à l’arrivée du typhon Rai sur les côtes de l’île de Siargao, dans le sud de l’archipel, ce jeudi 16 décembre à 13h30 (heure locale).

Selon les services météo philippins, il s’agit du typhon le plus violent à avoir frappé le pays cette année, dans une région particulièrement exposée aux catastrophes naturelles. « Cette tempête monstrueuse est effrayante et menace de frapper les communautés côtières comme un train en marche », a déclaré Alberto Bocanegra, responsable de la Fédération internationale de la Croix Rouge et des Sociétés du Croissant Rouge aux Philippines. « Nous craignons vraiment que les changements climatiques rendent les typhons plus féroces et imprévisibles. »

Le bureau météorologique philippin a signalé des vents « très destructeurs » qui pourraient causer « des dégâts importants voire très importants aux structures et à la végétation », sans compter des inondations massives et des glissements de terrain, provoqués par les fortes pluies. Plus de 90 000 habitants ont demandé un hébergement d’urgence à l’arrivée du typhon depuis le Pacifique, ont informé les agences locales de gestion des catastrophes. Des opérations d’évacuation étaient toujours en cours ce jeudi, dans des régions se trouvant sur le passage du typhon. Parmi les personnes évacuées, on comptait des touristes philippins, venus profiter des plages et des sites de plongée avant Noël. Les voyageurs étrangers sont toujours interdits d’entrée dans le pays en raison des restrictions liées au Covid-19.

« Nous sommes prêts »

Une vidéo prise par des touristes à Siargao a montré des arbres se balançant violemment, avec des habitants observant l’arrivée du typhon dans toute sa puissance. Dans la ville de Dapa, des familles ont dormi à même le sol dans un complexe sportif, transformé en centre d’évacuation d’urgence. De nombreux vols ont été annulés dans la région, et plusieurs dizaines de ports ont été fermés temporairement, alors que le bureau météorologique a signalé des ondes de tempêtes de plusieurs mètres de haut pouvant causer des « inondations massives » dans les régions côtières en basse altitude. Christopher Perez, du service météo local, a souligné que les vents pouvaient « renverser les poteaux électriques et les arbres » et causer des dégâts importants dans les maisons construites à base de matériaux légers. « Préparez-vous à des fortes pluies et à des vents violents », a-t-il conclu lors d’un point météo.

Les autorités locales expliquent que le gouvernement central philippin a donné l’ordre de débloquer près de 332 milliards de pesos (5,9 millions d’euros) afin de couvrir les dépenses alimentaires et de logement des familles affectées qui sont logées dans les centres d’évacuation. « Nous sommes prêts. C’est pourquoi nous conseillons aux gens d’évacuer leurs maisons pour leur sécurité. Le gouvernement assurera leurs besoins », a assuré le sous-secrétaire Ricardo Jalad, du département national de gestion des risques de catastrophes. « Nous avons appris beaucoup quand le pays a été frappé, l’an dernier, par les typhons Goni, Molava et Vamco. Donc cette fois-ci, nous sommes prêts, en particulier pour fournir des aides aux évacués. »

Près de cinq « super-typhons » enregistrés chaque année

Le père Rolando Quitad, de l’archidiocèse de Palo dans la province de Leyte, explique que les églises catholiques locales pourront ouvrir leurs portes à toute personne cherchant un abri face au typhon. Le prêtre, qui travaille pour la Caritas philippine, ajoute que des groupes de volontaires s’assureront que les personnes âgées et les enfants soient pris en charge s’ils sont accueillis dans des locaux paroissiaux. « L’Église catholique est prête à aider ceux qui sont dans le besoin. Caritas est là pour vous aider », a-t-il souligné.

Le typhon Rai, appelé localement Odette, arrive tard dans la saison des typhons, alors que la plupart se développent entre juillet et octobre. Il s’agit du second « super-typhon » à menacer le pays depuis septembre, après la tempête Chanthu qui a touché le nord-est de l’île de Luçon. Selon les scientifiques, les typhons deviennent plus puissants et se développent plus rapidement. Les « super-typhons » sont également désignés comme des tempêtes de catégorie cinq aux États-Unis.

Environ cinq typhons semblables sont enregistrés chaque année. Rai devrait diminuer légèrement en traversant la région des Visayas et les îles de Mindanao et de Palawan, avant de quitter l’archipel le 18 décembre en atteignant la mer de Chine méridionale et en se dirigeant vers le Vietnam. Les Philippines – considérées comme l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques – sont frappées en moyenne par une vingtaine de tempêtes et de typhons par an, qui affectent les cultures, les habitations et les infrastructures, dans des régions déjà précaires.

(Avec Ucanews)