Eglises d'Asie

Colombo : le cardinal Malcom Ranjith sollicite l’aide de la communauté internationale face à la crise

Publié le 29/06/2022




Le 26 juin lors d’une messe célébrée dans la chapelle d’un hôpital de Ragama (à environ 20 km au nord de la capitale), le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a lancé un nouvel appel à la communauté internationale alors que la crise économique se poursuit dans la nation insulaire : « Il faut particulièrement soutenir l’hôpital pour enfants de Borella et l’hôpital de cancérologie de Maharagama, avec des médicaments et du matériel », a-t-il demandé, en sollicitant la voix du pape François pour attirer l’attention du reste du monde. « Nous sommes avec le peuple », a-t-il assuré.

Le 22 mai 2022 à Dehiwala (Colombo, Sri Lanka), des habitants attendent de remplir des bonbonnes de gaz en pleine crise économique.

Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a appelé la communauté internationale à soutenir le Sri Lanka en envoyant des médicaments et du matériel médical aux hôpitaux face à la crise économique grave qui frappe actuellement le pays. « Nous invitons le pape François à solliciter l’aide de la communauté internationale pour assister le Sri Lanka », a-t-il demandé à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur, durant une messe célébrée dans la chapelle de l’hôpital de Ragama (à environ 20 km au nord de Colombo, la capitale).

« Nous avons particulièrement besoin de soutenir l’hôpital pour enfants de Borella et l’hôpital de cancérologie de Maharagama, notamment avec des médicaments et du matériel », a-t-il confié. Il a également demandé comment les réserves d’or de la Banque centrale sri-lankaise ont disparu et pourquoi elles ont été dilapidées de manière irresponsable. « La disparition de ces réserves d’or devra faire l’objet d’une enquête un jour. Les gens doivent savoir qui a gâché cet argent », a-t-il ajouté.

Le Sri Lanka subit sa pire crise économique depuis son indépendance acquise en 1948, après des pénuries de devises étrangères dues à une mauvaise gestion, ce qui a affecté les importations régulières de biens essentiels. Des manifestations massives contre la famille Rajapaksa au pouvoir et contre le gouvernement, avec en particulier la demande de démission du président Gotabaya Rajapaksa, se sont multipliées et intensifiées après fin mars 2022. Face à cette situation, le cardinal Ranjith déplore que les réserves du pays aient été gaspillées. « Les médecins qui travaillent dans les hôpitaux ont du mal à se déplacer sur leur lieu de travail à cause des pénuries de carburants. Nous sommes avec le peuple dans leur souffrance », a-t-il assuré.

« Les gens souffrent à cause de leur mauvaise gestion »

Le gouvernement a décidé de fermer les écoles du 27 juin au 1er juillet à cause du manque de distribution de carburant dans tout le pays (le pays a décidé d’arrêter les ventes de carburant pour les véhicules privés). La décision a été prise suite à une alerte du ministère de l’Énergie affirmant que les distributions de carburants ne pourraient pas se poursuivre au même rythme cette semaine. Beaucoup d’universités et d’institutions privées et gouvernementales ont également interrompu leurs activités tant qu’une solution n’est pas trouvée à la pénurie de carburants.

Une association commerciale sri-lankaise (All Ceylon Economic Centers) a averti que si la montée des prix des carburants se poursuivait, cela pourrait conduire à un effondrement total du transport et de la distribution des légumes aux marchés de gros. Kanchana Wijesekera, ministre de l’Énergie, a déclaré que pour des raisons de trésorerie et de logistique, les dates d’arrivée des cargos transportant du carburant ne pouvaient pas être annoncées. Ruwani Ekanayake, un étudiant qui a participé aux manifestations ces dernières semaines contre le gouvernement sri-lankais, estime que les dirigeants de la nation insulaire ont pillé l’argent public et qu’ils devraient être poursuivis pour cette raison. « Les gens souffrent à cause du manque de carburant et de produits de base, et c’est à cause de leur mauvaise gestion. Les enfants ne peuvent plus aller à l’école à cause de ces pénuries », dénonce-t-il. « Les responsables politiques gâchent l’avenir des enfants. Nous avons besoin du rôle actif des responsables religieux face à cette crise. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

AntanO (CC BY-SA 4.0)