Eglises d'Asie

Des vers à soie au secours des lépreux

Publié le 18/03/2010




Voilà longtemps que le village de Baan Chat, à quelque 500 km au nord de Bangkok, est en grande partie habité par une colonie de lépreux qui y vivent avec leurs familles. Après de longues années de marginalisation, voilà que, depuis 2 ans, la situation de ces gens s’est considérablement améliorée grâce à une initiative pilote… où interviennent les vers à soie. Un climat favorable, des subventions gouvernementales, la détermination des individus et une ambiance harmonieuse au sein de la communauté ont permis de faire aboutir un projet à la réalisation duquel soeur Dagoob consacre toute son énergie. Religieuse originaire des Philippines, elle oeuvre depuis 20 ans au milieu des lépreux, et met aujourd’hui beaucoup moins l’accent sur l’aspect curatif de son travail que sur la réintégration sociale des malades d’une part, et la prévention pour leurs proches d’autre part.

Les progrès de la recherche médicale, réalisés ces dernières années, ont sensiblement modifié la vie des lépreux qui ne sont plus, comme ils le furent trop longtemps, condamnés à une perpétuelle hospitalisation, toujours dans l’isolement et souvent dans l’inactivité. Actuellement, sur les 2 368 malades enregistrés au dispensaire, seuls 297 reçoivent un traitement quotidien; les autres n’y viennent plus que pour des contrôles à intervalles réguliers.

L’élevage des vers à soie concerne toute la famille du lépreux: après un temps d’apprentissage, les hommes entreprennent la construction de la magnanerie qu’ils entretiendront par la suite; les femmes, elles, s’occupent des vers à soie, tandis que les enfants sont chargés de cultiver les mûriers dont ils récoltent les feuilles pour en nourrir les chenilles. Celles-ci mettent 28 jours pour produire leur cocon, ce qui signifie que les sériculteurs peuvent vendre leur production une fois par mois. Le revenu que procure à chaque famille cette petite industrie se situe autour de 400 F par mois environ.

Aujourd’hui, les villageois des alentours de Baan Chat viennent chez les lépreux apprendre les meilleures techniques de cet élevage particulier.