Les progrès de la recherche médicale, réalisés ces dernières années, ont sensiblement modifié la vie des lépreux qui ne sont plus, comme ils le furent trop longtemps, condamnés à une perpétuelle hospitalisation, toujours dans l’isolement et souvent dans l’inactivité. Actuellement, sur les 2 368 malades enregistrés au dispensaire, seuls 297 reçoivent un traitement quotidien; les autres n’y viennent plus que pour des contrôles à intervalles réguliers.
L’élevage des vers à soie concerne toute la famille du lépreux: après un temps d’apprentissage, les hommes entreprennent la construction de la magnanerie qu’ils entretiendront par la suite; les femmes, elles, s’occupent des vers à soie, tandis que les enfants sont chargés de cultiver les mûriers dont ils récoltent les feuilles pour en nourrir les chenilles. Celles-ci mettent 28 jours pour produire leur cocon, ce qui signifie que les sériculteurs peuvent vendre leur production une fois par mois. Le revenu que procure à chaque famille cette petite industrie se situe autour de 400 F par mois environ.
Aujourd’hui, les villageois des alentours de Baan Chat viennent chez les lépreux apprendre les meilleures techniques de cet élevage particulier.