Une correspondance de Phnom Penh, rapportée par le « Los Angeles Times » (2), indique que les statistiques officielles avaient répertorié plus de 4 000 temples abritant quelque 66 000 moines -soit 1% de la population – avant que les Khmers Rouges ne prennent le pouvoir en 1975. Une déclaration gouvernementale d’avril 1989 estimait que, durant les quatre années de l’administration Khmer Rouge, plus de 25 000 moines avaient été exécutés et 1 968 temples détruits.
A l’heure présente, d’après la personnalité religieuse actuellement la plus en vue, le bonze Tep Vong, un certain nombre de temples sont restaurés ou reconstruits; cependant, estime-t-ilil faudra longtemps avant que le bouddhisme ne reprenne vigueur dans notre pays
Après que l’armée vietnamienne eût chassé les soldats de Pol Pot en 1979, les temples furent rouverts, mais le gouvernement marxiste d’alors ne prit pas de dispositions très nettes par rapport au bouddhisme. Il décréta par exemple que, pour être moine, il fallait avoir au moins 50 ans; les moins âgés, sauf ceux qui accomplissaient leur service militaire, étaient fortement encouragés à fonder une famille. Depuis que le bouddhisme est redevenu religion d’Etat, l’an dernier, cette limite d’âge a été supprimée, mais il reste que les jeunes gens doivent obtenir, pour entrer au monastère, la permission des autorités locales.