Eglises d'Asie

Evolution religieuse

Publié le 18/03/2010




Ont déjà; été relatées dans “Eglises d’Asie” les modifications survenues dans la situation des religions dans ce pays qui, encore récemment, n’en reconnaissait aucune: d’abord le bouddhisme reconquiert droit de cité, puis le christianisme comme tel est officiellement toléré (1). Il semblerait que des chrétiens – protestants – auraient obtenu l’autorisation d’importer un premier lot de livres de doctrine… Mais en fait, il n’est guère possible encore de faire le point sur la situation exacte des religions, même pour le bouddhisme: tout au plus peut-on donner quelques éléments de comparaison avec la période précédant la dictature Khmer Rouge.

Une correspondance de Phnom Penh, rapportée par le “Los Angeles Times” (2), indique que les statistiques officielles avaient répertorié plus de 4 000 temples abritant quelque 66 000 moines -soit 1% de la population – avant que les Khmers Rouges ne prennent le pouvoir en 1975. Une déclaration gouvernementale d’avril 1989 estimait que, durant les quatre années de l’administration Khmer Rouge, plus de 25 000 moines avaient été exécutés et 1 968 temples détruits.

A l’heure présente, d’après la personnalité religieuse actuellement la plus en vue, le bonze Tep Vong, un certain nombre de temples sont restaurés ou reconstruits; cependant, estime-t-ilil faudra longtemps avant que le bouddhisme ne reprenne vigueur dans notre pays

Après que l’armée vietnamienne eût chassé les soldats de Pol Pot en 1979, les temples furent rouverts, mais le gouvernement marxiste d’alors ne prit pas de dispositions très nettes par rapport au bouddhisme. Il décréta par exemple que, pour être moine, il fallait avoir au moins 50 ans; les moins âgés, sauf ceux qui accomplissaient leur service militaire, étaient fortement encouragés à fonder une famille. Depuis que le bouddhisme est redevenu religion d’Etat, l’an dernier, cette limite d’âge a été supprimée, mais il reste que les jeunes gens doivent obtenir, pour entrer au monastère, la permission des autorités locales.