Eglises d'Asie

Une nouvelle étape dans la lutte contre l’Eglise « clandestine » ?

Publié le 18/03/2010




Une cinquantaine de leaders des Eglises « officielles » protestantes et catholiques se sont réunis du 28 mai au 1er juin 1990 à Nanjing, capitale provinciale du Jiangsu. Les organisateurs, appartenant aux instances « officielles » des Eglises et du gouvernment, ont fait part de leur inquiétude en raison de la présence dans la province de « faux prêtres catholiques » et d' »hérésies ».

Le père Joseph Liu Yuanren, de Nanjing, vice-président du Comité administratif provincial de l’Eglise catholique dépendant du gouvernement, qui avait participé à la réunion, a déclaré le 14 juin 1990 qu’il était « très courant » que de faux prêtres demandent de l’argent aux fidèles pour la célébration de messes de requiem ou l’administration des sacrements, en particulier dans les zones rurales.

Un autre participant à la réunion de Nanjing, M. Peter Han Bide, vice-président du Mouvement des Trois-autonomies de la province, déclarait quant à lui, que les protestants avaient discuté des « hérésies » propagées par des gens qui se réclament du protestantisme mais qui, en fait, développent des doctrines religieuses nouvelles. Il notait l’importance en ce domaine, de l’infiltration en provenance de l’étranger.

Un observateur généralement bien informé, interrogé par « Eglises d’Asie », le 25 juin 1990, estime normal que les prêtres « clandestins » reçoivent un casuel: c’est une pratique universelle dans l’Eglise. Il note par ailleurs que les prêtres « clandestins » ne bénéficient pas de salaire du gouvernement ni de financement de l’étranger comme l’Eglise « officielle » soi-disant indépendante, à Nanjing en particulier. Les quelques aides financières que reçoivent les « clandestins » proviennent surtout de leurs parents et amis qui vivent à Taiwan, Hongkong ou dans la diaspora.

Le même observateur pense enfin que « la réunion de Nanjing, avec des plaintes parallèles chez les catholiques et les protestants des Eglises « officielles », semble amorcer une nouvelle étape dans la lutte « patriotique » contre l’Eglise « clandestine ». Leur façon de qualifier les courants religieux non officiels est d’ailleurs traditionnelle: les religions non approuvées par le gouvernement sont des « Xie jiao » ou hérésies ».