Eglises d'Asie

Prostitution enfantine

Publié le 18/03/2010




Elle atteint des proportions monstrueuses dans le pays. C’est du moins ce qu’affirmait Mme Maureen Seneviratne, au cours d’une conférence internationale à laquelle elle participait, en mai 1990, à Chiang Mai, en Thaïlande. Membre d’un comité national où se retrouvent des représentants de plusieurs organisations non-gouvernementales, elle a rassemblé, au cours d’une enquête, une documentation détaillée sur la prostitution des jeunes garçons au Sri Lanka. Et elle s’est aperçue qu’il n’existe, dans le pays, aucune organisation gouvernementale spécialisée dans la lutte contre la prostitution enfantine ou s’occupant des victimes des pédophiles étrangers de passage. Selon elle, la violence qui sévit dans l’île depuis 6 ans ne les empêche pas d’y venir comme “touristes-du-sexe”. Et elle cite la popularité dont jouit auprès d’eux la région de Hikkaduwa, dans le sud. “A l’ouest et au sud du pays, dit-elle, des villages entiers sont affectés. On y assiste à la désintégration de la société et de l’environnementNagombo, sur la côte ouest, à quelques kilomètres de l’aéroport international de Colombo, a vu surgir une chaîne d’hôtels et de maisons d’accueil destinée au tourisme du sexe.

La pauvreté, le chômage, sont les causes principales de la prostitution enfantine. Mais des enfants issus des classes moyenne et supérieure s’y livrent aussi : pour se faire de l’argent de poche. “Eux aussi s’installent sur les plages et organisent leurs propres rendez-vous avec les pédophiles. S’il s’agit d’enfants plus jeunes, des agents les recrutent et les présentent aux amateurs: ces enfants sont rabaissés au rang d’esclaves que l’on exploite et gagnent rarement plus d’une roupie et d’un repasdit Mme Seneviratne.

Le Sida se répand rapidement sur les côtes sud et ouest, et des milliers d’enfants souffrent de maladies vénériennes. “La délinquance juvénile augmente elle aussi, car ces enfants y tombent lorsque, vers 12-14 ans, ils sont “mis au rebut” par leurs “clients” Mme Seneviratne insiste sur la nécessité de mettre en oeuvre les stratégies proposées à la consultation de Chiang Mai, pour lutter contre ce fléau. Il faut, dit-elle, lancer des campagnes dans les média, exercer des pressions politiques, dans les pays occidentaux d’où viennent les touristes aussi bien que dans les pays asiatiques qui les reçoivent. Il faut aussi formuler des lois appropriées et les appliquer.