Les représentantes de plusieurs mouvements féminins se sont rencontrées le 7 août 1990 à Karachi, au lendemain de l’éviction du premier ministre Mme Benazir Bhutto, pour protester contre “la manière inconstitutionnelle et antidémocratique” dont elle avait été démise de ses fonctions (13).
Elles se sont également entretenues d’autres points de politique, et ont notamment réclamé du gouvernement la fin de l’état d’urgence, le respect de tous les droits fondamentaux, et le maintien du 24 octobre prochain comme date des élections générales.
En ce qui concerne la “Charia”, elles ont stigmatisé le fait que son imposition serait préjudiciable aux femmes et mettrait en péril leurs droits ainsi que ceux des minorités, l’interprétation de la loi civile devant être alors du ressort des oulémas, ce qui créerait le risque d’un alignement sur la loi islamique la plus stricte. Unanimement, elles ont fait appel au président Ghulam Ishaq Khan pour qu’il use de son autorité et empêche qu’une telle loi soit jamais promulguée.