Eglises d'Asie

Réfugiés en mouvement

Publié le 18/03/2010




Un accord entre le ministère de l’Intérieur thaïlandais et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a provoqué le transfert de 3 480 ressortissants laotiens du camp de Ban Vinal, où ils étaient arrivés entre 1974 et 1979 – à 660 km au nord de Bangkok – vers trois autres lieux de regroupement : Nhapo, au centre-nord-est du pays (14), Chiangkham au nord-ouest, et Phanat Nikhom, à 80 km au sud-est de la capitale. Le mouvement a eu lieu du 17 au 27 juillet 1990.

On pense généralement que les réfugiés envoyés dans les deux premiers de ces camps seront tôt ou tard rapatriés au Laos, soit parce qu’eux-mêmes le souhaitent, soit parce qu’ils n’ont fait aucune demande de réinstallation dans un pays tiers. Certains de ceux qui ont été recasés dans le troisième espèrent partir bientôt pour un pays d’accueil définitif, les Etats-Unis de préférence. Ils auront de toute façon à passer devant un comité de sélection avant de connaître quel sera leur sort. D’autres sont hésitants : ils craignent des représailles s’ils rentrent tout simplement chez eux, mais redoutent les difficultés d’adaptation que leur fait entrevoir le courrier de compatriotes déjà établis en Amérique du Nord. Ou encore – et c’est en particulier le cas des Hmongs – les liens de famille sont tellement forts qu’ils pourraient renoncer à partir si tout le clan n’était pas du voyage.

Quant aux compagnons d’exil laissés sur place à Ban Vinal – ils doivent encore y être entre 12 et 13 000, dont 7 à 8 000 nés dans le camp – ils se demandent avec anxiété quand viendra leur tour, et quelle sera leur destination.

Les divers organismes qui s’occcupent des réfugiés sont, eux aussi, plongés dans l’incertitude. Ils n’ont déjà pas les moyens de répondre à leurs besoins d’éducation, de formation professionnelle et de santé : aussi se déclarent-ils impuissants à les préparer à recouvrer leur liberté, ou même, pour beaucoup, à l’expérimenter pour la première fois…