Eglises d'Asie

Le départ probable de l’ambassadeur de Taiwan au Vatican alimente les rumeurs

Publié le 18/03/2010




M. Chow Shu-kai, ambassadeur de Taiwan au Vatican, va prendre sa retraite dans les semaines qui viennent. Il serait remplacé par un diplomate qui n’aurait plus rang d’ambassadeur, selon des sources vaticanes citées par l’agence UCAN de Hongkong. M. Chow, un catholique âgé de 77 ans, était en poste à Rome depuis 1978. Ce changement de statut – en fait, sinon en droit – de l’ambassade de Taiwan auprès du Vatican serait dû à la volonté des autorités romaines qui ne tiennent pas à attirer l’attention sur leurs relations avec le gouvernement de Taipei.

Ceci ne manquera pas d’alimenter les rumeurs qui courent depuis plusieurs semaines sur une éventuelle normalisation diplomatique entre Beijing et le Vatican (8). Le « Mingbao », journal chinois de Hongkong, du 5 septembre, rapportait que les deux parties seraient arrivées à un accord sur la nomination des évêques. Par ailleurs, la même édition du « Mingbao » estimait que le voyage à Rome, en septembre 1990, du vice-ministre des Affaires étrangères de Taipei, de même que la démission du P. Louis Ha (9) d’une organisation politique de Hongkong jugée « subversive » par Beijing, étaient liés à cette affaire.

La dernière directive du Vatican que l’on connaisse à propos de la nomination des évêques était destinée à l’Eglise « clandestine » de Chine. Elle est communément appelée « les huit points » (10). Le « Kung Kao Po », hebdomadaire catholique de Hongkong, en donne un résumé dans son édition du 7 septembre 1990: « Dans un diocèse où il y a déjà un évêque « clandestin », il n’est pas permis d’en choisir un autre, même si l’évêque en charge est en prison ou en résidence surveillée… Dans un diocèse où il y a un évêque « officiel », il faut se mettre en relation avec lui avant de choisir et consacrer un évêque « clandestin ». Si cet évêque « officiel » déclare vouloir être en communion avec Rome, il n’est pas possible de choisir un autre évêque « clandestin »… Le représentant du Vatican à Hongkong demande aux prêtres et fidèles qui se rendent sur le continent d’y porter ces dernières directives et de les transmettre à l’Eglise sur le continent, parce que certains catholiques « clandestins » ne sont pas au courant de ces nouvelles directives et se dressent encore contre le clergé de l’Association patriotique… »

Cette directive date, en fait, de mai 1988.