Depuis trois mois, les manifestations menées par le clergé bouddhiste se multipliaient, en particulier à Mandalay. En septembre dernier, un certain nombre de moines avaient aussi commencé à boycotter les cérémonies religieuses où les militaires étaient présents.
Il y a quelques semaines, le général Saw Maung avait lancé un avertissement: « Le clergé n’a pas à intervenir, quelles que soient les circonstances, dans la politique du paysavait-il déclaré.
Pour l’instant, les manifestations de moines bouddhistes semblent avoir cessé. Les plus militants d’entre eux ont été forcés d’entrer dans la clandestinité. La détermination répressive du gouvernement reste entière. Par ailleurs, certains observateurs estiment qu’un accord aurait peut-être été conclu entre les autorités et la hiérarchie bouddhiste: celle-ci aurait accepté d’exclure des monastères ceux qui y ont trouvé refuge pour des raisons politiques plutôt que religieuses. Il est vrai que cette hiérarchie bouddhiste dépend largement de l’Etat pour sa subsistance.
« Amnesty International » vient de publier un rapport selon lequel les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques sont fréquents. Certains opposants arrêtés les 20 et 26 septembre 1990, courent le risque d’être torturés en prison.