Eglises d'Asie

Intervention de M. Li Peng à la Conférence nationale des religions

Publié le 18/03/2010




Programmée à l’origine pour le mois de juillet 1990, puis renvoyée sine die apparemment parce que le gouvernement n’était pas en mesure d’atteindre un consensus en la matière (1), une conférence nationale des religions a finalement été tenue à Beijing du 5 au 10 décembre 1990.

Selon M. Ren Wuzhi, directeur du Bureau des Affaires religieuses, qui a pris la parole le dernier jour de la conférence, la priorité de son département pour l’année prochaine sera de préparer un projet de loi concernant les religions. “Les membres du Parti et les fonctionnaires du gouvernement recevront des instructions concernant la politique religieuse qui sera appliquée dans les prochaines annéesa-t-il déclaré. Depuis 1982, la politique religieuse était définie par le document n°19 du Comité central. Si la Constitution chinoise reconnaît la liberté religieuse, il n’existait pas jusqu’à présent, de législation religieuse à proprement parler. M. Ren Wuzhi n’a pas précisé si la loi en gestation impliquait une révision de la politique jusqu’ici en vigueur. Il a parlé cependant de “laxisme” dans la pratique administrative actuelle et de la nécessité d’identifier ceux qui sont engagés dans des activités illégales sous couvert de religion..

M. Jiang Zemin, secrétaire général du Parti, et M. Li Peng, premier ministre, ont aussi pris la parole pour mettre l’accent sur l’importance des affaires religieuses dans le maintien de la stabilité sociale. Tout en déclarant vouloir protéger les droits des minorités religieuses, M. Li Peng a lancé un avertissement aux groupes religieux étrangers qui seraient tentés de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine, en particulier dans le Xinjiang et au Tibet, et d’aider les dissidents politiques. A propos des relations internationales des Eglises, il a réaffirmé son soutien à l’indépendance des Eglises chinoises.

Les observateurs estiment que l’initiative gouvernementale vise à un contrôle plus strict des activités religieuses, en particulier dans les régions politiquement instables telles que le Xinjiang à majorité musulmane et le Tibet où le bouddhisme semble connaître un regain de ferveur malgré la surveillance étroite maintenue sur les monastères. La semaine dernière, la presse officielle a annoncé la fermeture de 200 mosquées dans le Xinjiang.

C’est la première fois dans l’histoire de la Chine communiste qu’une telle conférence nationale des religions est organisée.