Eglises d'Asie – Chine
L' »infiltration » serait le danger principal qui guette les protestants
Publié le 18/03/2010
Le vice-président du Conseil chrétien de Chine, Mgr Shen Yefan, a commencé par féliciter le gouvernement pour son « action décisive » pendant les troubles politiques de l’année dernière qu’il a qualifiés d’« émeutes contre-révolutionnaires » organisée par une minorité de citoyens avec le soutien de forces hostiles à la Chine.
Analysant ensuite les activités récentes du mouvement des « Trois autonomies » et du Conseil chrétien de Chine, il a mis ses auditeurs en garde contre les dangers du « processus pacifique » de déstabilisation mis en place par les forces internationales hostiles à la Chine. Il a répété le mot « infiltration » à plus de dix reprises. Il a vigoureusement condamné ce qu’il qualifie de manipulation du christianisme par les forces antichinoises qui soutiennent ouvertement les Eglises « clandestines ».
Ce discours de Mgr Shen Yefan et l’ensemble des rapports de la réunion de Shanghai, parus en novembre 1990 dans la revue « Tian Feng », confirment que les deux organisations protestantes « officielles » ont cédé à la pression gouvernementale et soutiennent activement la ligne dure actuelle du Parti en ce qui concerne l' »infiltration » des groupes chrétiens.
Dans ce contexte, la liberté de ton du discours prononcé à cette occasion par le président de ces organisations, Mgr Ding Guangxun, n’en est que plus remarquable. Se référant au document n°19 de 1982 qui définissait la politique religieuse du gouvernement, il a critiqué implicitement l’autoritarisme tant du Bureau des Affaires religieuses que du mouvement des « Trois autonomies » et appelé à une plus grande tolérance à l’égard du pluralisme religieux. Quelques jours plus tard, le 6 septembre 1990, le discours qu’il a prononcé devant le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire allait dans le même sens (3).