Eglises d'Asie

L'”infiltration” serait le danger principal qui guette les protestants

Publié le 18/03/2010




Le numéro de novembre 1990 de la revue “Tian Feng”, organe “officiel” des protestants, a publié les détails de la grande réunion qui a rassemblé à Shanghai, du 22 au 26 août 1990, les responsables du mouvement des “Trois autonomies” et ceux du Conseil chrétien de Chine (2).

Le vice-président du Conseil chrétien de Chine, Mgr Shen Yefan, a commencé par féliciter le gouvernement pour son “action décisive” pendant les troubles politiques de l’année dernière qu’il a qualifiés d’“émeutes contre-révolutionnaires” organisée par une minorité de citoyens avec le soutien de forces hostiles à la Chine.

Analysant ensuite les activités récentes du mouvement des “Trois autonomies” et du Conseil chrétien de Chine, il a mis ses auditeurs en garde contre les dangers du “processus pacifique” de déstabilisation mis en place par les forces internationales hostiles à la Chine. Il a répété le mot “infiltration” à plus de dix reprises. Il a vigoureusement condamné ce qu’il qualifie de manipulation du christianisme par les forces antichinoises qui soutiennent ouvertement les Eglises “clandestines”.

Ce discours de Mgr Shen Yefan et l’ensemble des rapports de la réunion de Shanghai, parus en novembre 1990 dans la revue “Tian Feng”, confirment que les deux organisations protestantes “officielles” ont cédé à la pression gouvernementale et soutiennent activement la ligne dure actuelle du Parti en ce qui concerne l'”infiltration” des groupes chrétiens.

Dans ce contexte, la liberté de ton du discours prononcé à cette occasion par le président de ces organisations, Mgr Ding Guangxun, n’en est que plus remarquable. Se référant au document n°19 de 1982 qui définissait la politique religieuse du gouvernement, il a critiqué implicitement l’autoritarisme tant du Bureau des Affaires religieuses que du mouvement des “Trois autonomies” et appelé à une plus grande tolérance à l’égard du pluralisme religieux. Quelques jours plus tard, le 6 septembre 1990, le discours qu’il a prononcé devant le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire allait dans le même sens (3).